Pourquoi la grossesse expose-t-elle à davantage de complications infectieuses ?

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Pourquoi la grossesse expose-t-elle à davantage de complications infectieuses ?

Publié le 21 septembre 2025
Par Nathalie Belin
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[QUESTION DE COMPTOIR] Une patiente enceinte sort d’une consultation où son médecin lui a recommandé une vigilance particulière face à certaines infections. Elle cherche à comprendre ce qui, dans son état, la rend plus vulnérable. Éléments de réponse.

L’adaptation du système immunitaire, mais également différentes fonctions de l’organisme qui subissent des changements physiologiques (reins, poumons, par exemple) au cours de la grossesse expliquent que certaines infections sont plus fréquentes chez les femmes enceintes mais aussi plus graves. Les modifications hormonales, associées à la dilatation physiologique des voies urinaires et à la compression des uretères par l’utérus, accroissent le risque d’infections urinaires et de complications graves à type de sepsis. Associés à une modification des capacités respiratoires et à une diminution de l’efficacité de la toux, les changements hormonaux renforcent le risque d’infections respiratoires, en particulier de la grippe, dont les complications telles que la pneumonie sont augmentées. Le système immunitaire évolue également tout au long de la grossesse avec, aux 1er et 3e trimestres, un état pro-inflammatoire expliquant la gravité de certaines infections pour la mère ou le fœtus (fausses couches, accouchement prématuré) : le début de grossesse s’accompagne d’une réponse pro-inflammatoire intense essentielle à l’implantation du fœtus. Au 2e trimestre, la croissance fœtale est, au contraire, favorisée par une orientation anti-inflammatoire de l’organisme. Enfin, à l’approche du terme, un nouvel état inflammatoire crée les conditions physiologiques nécessaires à l’accouchement (contractions utérines, expulsion du nouveau-né, rejet du placenta).

Sources : « Aspect immunologique de la gestation », Journal de gynécologie, obstétrique et biologie de la reproduction, 2012 ; « Grossesse et sepsis », 2023, université Grenoble Alpes.

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