Peut-on prendre de l’ibuprofène en cas de Covid-19 ?

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Publié le 21 novembre 2020
Par Yolande Gauthier
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Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, avait appelé, en mars, à prendre du paracétamol en cas de fièvre dans le contexte du Covid-19, arguant que la prise d’anti-inflammatoire tel que l’ibuprofène pourrait être un facteur d’aggravation de l’infection. A ce jour, il n’existe pas de preuves scientifiques suffisamment solides pour établir un lien de causalité entre l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et la survenue ou l’aggravation d’une infection par le Sars-CoV-2. Toutefois, le comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac), de l’Agence européenne des médicaments (EMA), a conclu en avril 2020 que la prise d’ibuprofène ou de kétoprofène (par voies orale, rectale ou injectable) peut entraîner, lors de certaines infections, un masquage des symptômes comme la fièvre ou la douleur, conduisant à un retard de prise en charge du patient avec pour conséquence un risque de complications de l’infection. Ce dernier a été observé pour des infections bactériennes dans un contexte de varicelle et de pneumonie. Le principe de précaution conduirait donc à déconseiller la prise d’AINS en automédication pour traiter une fièvre ou un état grippal. Le paracétamol est à privilégier en 1re intention. Un traitement AINS prescrit au long cours pour un malade chronique ne devrait pas être systématiquement interrompu. Il revient au médecin traitant d’évaluer chaque situation.

Sources : Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ; service de pharmacologie et toxicologie cliniques des Hôpitaux universitaires de Genève.

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