Mal des transports : conseils et solutions à l’officine

Les nausées et vomissements de cause connue, bénigne et récente (excès alimentaires, gastro-entérite, grossesse, mal des transports…), qui concernent l’adulte et l’enfant, peuvent être pris en charge à l’officine. En cas de fièvre, de maux de tête associés, de vomissements répétés ou de traumatisme récent (coup, chut…), une consultation est nécessaire.

En complément d’un éventuel traitement : fractionner les repas, préférer des aliments froids, peu odorants et peu gras et boire régulièrement. Dans les transports, ne pas partir a jeun, se placer dans le sens de la marche, fixer un point du paysage et éviter de lire.

La prise en charge

Les « anti-H1 »

Le dimenhydrinate (Nausicalm ou Mercalm qui l’associe à la caféine) et la diphénhydramine (Nautamine) sont indiqués en prévention et traitement du mal des transports : dès 2 ans pour le sirop Nausicalm flacon ou Nautamine (demi-comprimé écrasé), dès 6 ans pour Nausicalm sachets ou Mercalm et 15 ans pour Nausicalm gélules.

En pratique : une prise une demi-heure avant le départ, répétée si besoin. Nausicalm est également indiqué pour traiter des nausées et vomissements non accompagnés de fièvre à partir de 6 ans : 1 à 2 doses toutes les 6 à 8 heures, 48 heures maximum.

Précautions : Sédatifs, les anti-H1 sont incompatibles avec la conduite et à l’origine d’effets indésirables anticholinergiques : sécheresse de la bouche, troubles de l’accommodation, tachycardie, constipation… Ils sont contre-indiqués en cas de troubles urétro-prostatiques ou de glaucome par fermeture de l’angle, déconseillés avec la prise d’alcool.

La métopimazine

Phénothiazine antidopaminergique, la métopimazine (Vogalib, Isalia…) est indiquée en cas de nausées et vomissements sans fièvre, à partir de 6 ans, sur 48 heures maximum. A laisser fondre sous la langue ou dissoudre dans l’eau 15 minutes avant un repas : 2 à 4 maximum par jour, 4 heures minimum entre les prises.

Précautions : Sédation, hypotension orthostatique, sécheresse buccale, dyskinésies aiguës sont rares mais possibles. Les contre-indications sont les mêmes que les anti-H1. A réserver aux vomissements pouvant avoir des complications graves ou très gênantes compte-tenu d’effets cardiaques graves rapportés. Prudence chez les sujets âgés, en cas d’insuffisance rénale ou hépatique (risque de surdosage) et chez l’enfant (données limitées).

Les plantes

Le gingembre a une efficacité bien établie dans le mal des transports, l’OMS reconnaissant par ailleurs son usage dans le cadre de la grossesse ou en soins post-opératoires. Il est présent seul ou associé à d’autres actifs à visée digestive (menthe poivrée, mélisse, fibres prébiotiques…) dans de nombreuses références : comprimés Antimétil, Nausélib, Nauziaphyto, Minesium, C’Zen Etats nauséeux… ; gélules ou capsules Arkogélules Gingembre, Emistil Gingembre, Naturactive Gingembre… Certaines présentations ne nécessitent pas d’eau : poudre orodispersible ou spray sublingaux Granions Gingembre, Vagaline, Léro Mal des transports, Les bienfaits Kids Mal des transports ; gommes Antimétil Gom… Le sirop est bien accepté des enfants : Antimétil Liquid, Petit Chêne Mal des transports…

En pratique : généralement à partir de 6 ans. Ne pas conseiller, par prudence, en cas de traitement anticoagulant ou de lithiase biliaire.

Le gingembre est parfois associé à d’autres plantes à visée digestive (guimauve, sauge, menthe, pissenlit…) et/ou à des fibres prébiotiques : Pediakid Mal des transports, Alvityl Mal des transports sucettes (dès 3 ans)…

Autres

• Des spécialités homéopathiques peuvent être proposées : dès 18 mois (Cocculine granules ou comprimé orodispersibles, Famenpax…), à partir de 2 ans (Nux vomica Complexe N°49)…
• Des bracelets ou pansements stimulent le point d’acupression actif contre les nausées : Medicmates, Pharmavoyage, Sea-Band,Transway…

Source : Médicaments antiémétiques dans le traitement symptomatique des nausées et vomissements, HAS mai 2019.

Mal de transport : les solutions en aromathérapie

Les huiles essentielles de menthe poivrée, citron, gingembre, basilic tropical ou mandarine, ont des propriétés anti-émétiques et digestives.

• En unitaire, elles s’utilisent l’une ou l’autre à raison d’une goutte sur un sucre, un comprimé neutre ou une cuillère de miel en cas d’inconfort, à renouveler si besoin.
• En association dans des formules, elles s’appliquent sur les poignets, les tempes ou le cou (Roller Mal de transports Puressentiel, Roll-on Santarôme…). Certaines sont associées à des plantes (dont le gingembre) et sont disponibles en pulvérisation sublinguale (Spray Vagaline, Léro Mal des transports, Nausea ladrôme…) ou en comprimé (Minesium…).

Précautions : La plupart de ces huiles essentielles et formules sont déconseillées chez les femmes enceintes ou allaitantes (l’huile essentielle de citron peut être utilisée en inhalation) et les enfants avant 6 ou 12 ans. Prudence en cas d’antécédents de convulsions.