Filtres solaires : l’octocrylène à surveiller

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Filtres solaires : l’octocrylène à surveiller

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Publié le 9 mars 2021
Par Marianne Maugez
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Déjà accusé d’être néfaste pour la vie marine l’octocrylène, filtre UV largement répandu dans les produits cosmétiques, est à nouveau sous le feu des projecteurs. Selon une étude publiée ce lundi 8 mars dans la revue américaine Chemical Research in Toxicology, l’octocrylène se dégrade naturellement en benzophénone, composé possiblement perturbateur endocrinien et cancérigène. Les auteurs de l’étude, des chercheurs américains et français, demandent donc à réévaluer la sécurité sanitaire des produits incriminés.

Pour Céline Couteau, docteur en pharmacie spécialiste en cosmétologie, enseignante en chimie de la formulation à l’université de Nantes (Loire-Atlantique), « il est important de relativiser l’information. Il ne faut pas dénigrer l’octocrylène qui est et qui reste un bon filtre UV. Le problème est la benzophénone, et ça ce n’est pas une surprise ». Car les filtres UV sont dans la ligne de mire des chimistes depuis longtemps pour leur utilisation dans les produits du quotidien : « en 2009 nous alertions déjà l’opinion quant à l’incorporation inutile de filtres UV dans des produits de tous les jours comme les crèmes hydratantes ou les produits de maquillage. Les filtres sont nécessaires ponctuellement lors d’une exposition, mais pas au long cours. » Selon notre spécialiste, l’intérêt de l’étude est essentiellement lié à la découverte de la dégradation de l’octocrylène en benzophénone dans des produits soumis à un vieillissement accéléré. « Nous ne le savions pas mais cela va dans le sens des recommandations de respecter les dates de péremption et de ne jamais utiliser une crème solaire entamée l’année précédente. »

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