- Accueil ›
- Conseils ›
- Diététique ›
- Riamet 20 mg/120 mg
Riamet 20 mg/120 mg
Réservé jusqu’ici à l’hôpital, Riamet est maintenant disponible en ville. Tout comme Eurartésim, ce médicament renferme un dérivé de l’artémisinine. L’artéméther 20 mg est associé à un autre antipaludéen, la luméfantrine 120 mg.
Indication
Riamet est indiqué dans le traitement de l’accès palustre non compliqué à Plasmodium falciparum. Il peut être utilisé chez l’adulte comme chez l’enfant et le nourrisson de plus de 5 kg.
Mode d’action
L’artéméther est un dérivé de l’artémisinine rapidement métabolisé en dihydroartémisinine. La luméfantrine possède une structure et un mode d’action analogue à ceux de l’halofantrine (Halfan). Les deux molécules exercent leur action schizonticide au niveau de la vacuole digestive du plasmodium. Ils agiraient par alkylation des métabolites de l’hémoglobine et production de radicaux libres toxiques pour le parasite.
Posologie
– Chez l’adulte et l’enfant de plus de 12 ans ou pesant plus de 35 kg, la posologie est de 24 comprimés répartis en 6 prises, soit 4 comprimés au moment du diagnostic puis 4 comprimés 8 heures, 24 heures, 36 heures, 48 heures et 60 heures après la première prise.
– Chez les enfants de 5 kg à moins de 35 kg, le schéma d’administration est identique (une prise au diagnostic puis 5 autres prises 8, 24, 36, 48 et 60 heures après) mais le nombre de comprimés par prise varie selon le poids : 1 comprimé chez l’enfant de 5 kg à moins de 15 kg, 2 comprimés chez l’enfant de 15 kg à moins de 25 kg, 3 comprimés chez l’enfant de 25 kg à moins de 35 kg.
– Une dose complète doit être à nouveau administrée si des vomissements surviennent dans l’heure qui suit la prise.
Contre-indications
– Riamet peut entraîner un allongement de l’intervalle QT. Par conséquent il ne doit pas être administré en cas d’antécédents familiaux de mort subite, d’antécédents de troubles du rythme cardiaque symptomatiques, de bradycardie, d’insuffisance cardiaque congestive, ni en cas de facteur de risque d’augmentation de l’intervalle QT.
– Les anomalies de l’ionogramme sanguin (hypokaliémie, hypomagnésémie) constituent une contre-indication.
– Riamet n’est pas indiqué dans le traitement du paludisme sévère.
– L’administration de plus de 2 cures consécutives de Riamet n’est pas recommandée.
Grossesse et allaitement
– Lorsque d’autres antipaludiques efficaces et adaptés sont disponibles, Riamet ne doit pas être administré pendant le premier trimestre de grossesse. Durant les deuxième et troisième trimestres de grossesse, le traitement sera envisagé seulement si le bénéfice escompté pour la mère l’emporte sur le risque potentiel pour le fœtus.
– L’allaitement doit être interrompu pendant le traitement antipaludéen. Il pourra être repris une semaine au moins après la dernière prise de Riamet.
Effets indésirables
Des palpitations, céphalées, nausées, vomissements, douleurs abdominales, arthralgies, myalgies, anorexie et troubles du sommeil ont été très fréquemment rapportés pendant le traitement, de même que des étourdissements et une asthénie susceptibles de rendre dangereuses la conduite ou l’utilisation de machines.
Interactions médicamenteuses
– L’artéméther et la luméfantrine ont un effet inhibiteur sur le cytochrome CYP2D6. La prise concomitante de médicaments métabolisés par le cytochrome CYP2D6 (flécaïnide, métoprolol, imipramine, amitriptyline…) est contre-indiquée.
– L’association de Riamet à des médicaments susceptibles d’allonger l’intervalle QT (antiarythmiques de classe Ia et III, neuroleptiques, antidépresseurs, macrolides, fluoroquinolones, imidazolés…) est également contre-indiquée.
– Riamet peut modifier l’effet thérapeutique des médicaments présentant un effet inhibiteur, inducteur ou compétitif sur le CYP3A4. La prudence est recommandée en cas d’association.
– Du fait de l’absence de données de tolérance et d’efficacité, l’association de Riamet à d’autres antipaludéens est à éviter. Un intervalle d’au moins un mois doit être respecté après la prise d’un traitement antérieur par halofantrine.
Conservation
Conserver la boîte à une température ne dépassant pas 30 °C.
LE PALUDISME
Qu’est-ce que c’est ?
• Le paludisme est une parasitose transmise par l’anophèle femelle infecté, moustique tropical piquant principalement entre le crépuscule et le petit matin. Quatre parasites sont retrouvés chez l’homme : Plasmodium falciparum, le plus mortel d’entre eux, et le plus répandu avec P. vivax et, dans une moindre mesure, P. malariæ et P. ovale. Ces dernières années, des cas humains de paludisme à P. knowlesi, un paludisme du singe d’Asie du Sud-Est, ont été notifiés.
• Entre 473 000 et 789 000 décès ont été enregistrés dans le monde en 2012, soit une diminution de 42 % par rapport à 2000.
• Cette maladie est présente dans l’Afrique subsaharienne (90 % des cas recensés), en Asie et en Amérique latine. En France, le paludisme d’importation a concerné 3 560 personnes en 2011.
Quels sont les symptômes ?
• La primo-invasion se manifeste par une fièvre associée ou non à des maux de tête, des douleurs musculaires, un affaiblissement, des vomissements, des diarrhées, une toux. Ces symptômes peu spécifiques apparaissent en général 10 à 15 jours après la piqûre. Un frottis sanguin établit le diagnostic.
• Des symptômes typiques de fièvre associée à des tremblements avec sueurs froides et transpiration intense peuvent ensuite survenir de façon cyclique. Cet accès palustre est lié à la multiplication des parasites dans le foie et à l’éclatement des hématies (également responsable d’une anémie).
Quelle est l’évolution ?
En l’absence de traitement dans les 24 heures, le paludisme à P. falciparum peut rapidement entraîner le décès par troubles circulatoires au niveau cérébral en raison du blocage des hématies infectées dans les vaisseaux sanguins (neuropaludisme).
P. vivax et P. ovale ne sont pas mortels, mais peuvent être à l’origine de rechutes plusieurs années après la primo-infection.
Sylviane Le Craz
FICHE TECHNIQUE
→ Artéméther 20 mg et luméfantrine 120 mg pour un comprimé jaune pâle et rond.
→ Boîte de 24 comprimés, liste I, 38,33 €, remb. SS à 65 %, AMM : 34009 273 033 0 3.
Novartis : 01 55 47 60 00
L’AVIS DE LA HAS
– Service médical rendu important.
– Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV).
– Population cible estimée à 3 500 patients par an.
L’AVIS DU PHARMACOLOGUE Denis Richard, hôpital Laborit (Poitiers)
Artéméther-luméfantrine : en première intention
La Commission de la transparence a émis divers avis sur l’association artéméther/luméfantrine (Riamet). En 2008, une étude réalisée sur des enfants de 5 kg à 25 kg en zone d’endémie palustre a montré un taux de guérison parasitaire à J28 de 93,9 % dans la population en intention de traiter (ITT : analyse de tous les patients randomisés) et de 96,7 % dans la population définie comme évaluable (PP : per protocole = analyse des seuls patients ayant satisfait aux obligations du protocole). Une autre étude, conduite chez des sujets adultes non immunisés, a livré un taux de guérison à J28 de 74,1 % dans la population ITT et de 96 % dans la population PP.
Depuis, la Commission dispose de nouvelles données :
• Une méta-analyse Cochrane portant sur 9 études cliniques montre que l’association artéméther-luméfantrine (dose standard, 6 prises) est plus efficace que les traitements antipaludéens sans artémisinine ; l’association artésunate/méfloquine lui serait cependant supérieure.
• Une méta-analyse de 32 études suggère quant à elle que l’association artéméther-luméfantrine est la plus efficace des associations contenant un dérivé de l’artémisinine.
• Une méta-analyse en population pédiatrique de 17 études conclut à l’efficacité importante de l’association artéméther-luméfantrine.
Les alternatives thérapeutiques utilisées dans ces analyses ne sont toutefois pas disponibles en France. Une étude de non-infériorité de phase III chez l’enfant comparant l’association artéméther/luméfantrine à l’association dihydroartémisinine/pipéraquine (Eurartésim) montre leur non-infériorité réciproque.
Ces données ne modifient pas les avis favorables antérieurs. Selon l’OMS (2011), l’association artéméther-luméfantrine constitue une réponse de première intention à l’accès palustre non compliqué en zone d’endémie comme en zone non endémique (paludisme d’importation).
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
