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Les compléments alimentaires nourrissent les inquiétudes
Dans son hors-série « Compléments alimentaires » paru le 10 octobre, 60 millions de consommateurs s’est penché sur 120 produits parmi les plus vendus en hiver. Et les résultats ne sont pas en leur faveur : dosages excessifs, présence de substances à risque pour certaines personnes (mélatonine, etc.), interactions nombreuses (millepertuis, etc.), additifs problématiques (colorant rouge allura, dioxyde de titane, etc.), étiquetage lacunaire, on en passe et des meilleurs. Le magazine appelle « à un durcissement de la réglementation en vigueur pour ces compléments de plus en plus consommés » et demande que soient mentionnés, notamment, l’origine des substances, leurs effets secondaires, leurs contre-indications et les risques de surdosage. Le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet) estime pour sa part que ces produits, de par « leur capacité à apporter un bien-être tangible aux individus qui les choisissent », ont une place dans le système de santé. A condition d’être bien utilisés. Et c’est là que le conseil en pharmacie, premier circuit de vente des compléments alimentaires en France, prend toute sa place. Il convient en premier lieu d’être attentif aux populations vulnérables : enfants (pas de valériane ou d’Aloe vera avant 12 ans, vérification de la teneur en sucres), femmes enceintes (seules les vitamines B9 et D sont recommandées), personnes allergiques (se méfier des produits de la ruche, de lachondroïtine et de la glucosamine) et patients immunodéprimés (pas de probiotiques) ou avec maladie chronique (possible interaction avec les traitements). La présence de plantes doit être prise en compte car, perçues comme naturelles, elles ne sont pas pour autant dénuées de risques. Il faut rappeler que la levure rouge de riz, riche en monacoline K, ne doit pas être associée à un traitement par statine. Ou que le millepertuis et le pamplemousse, inducteurs enzymatiques, peuvent interagir avec de nombreuses molécules, tout comme Gingko biloba. Attention aussi aux sucs d’aloès, à la bourdaine, au cascara, au séné et à la racine de rhubarbe riches en dérivés anthracéniques, dont l’usage au long cours peut provoquer une colopathie et des lésions intestinales. Dans le domaine de la minceur, la prise régulière de fucus (apport d’iode) expose à un dysfonctionnement thyroïdien et celle d’écorce d’orange amère Citrus aurantium (p-synéphrine) à des effets cardiovasculaires, des atteintes hépatiques ou neurologiques, surtout si elle est associée à la caféine. Boldo et fumeterre cholérétiques sont à risque de lithiase biliaire. Dans tous les cas, 2 règles sont à retenir : cibler une seule problématique à la fois (gare aux surdosages si plusieurs compléments sont associés), et « éviter les prises prolongées, répétées ou multiples au cours de l’année sans l’avis d’un professionnel de santé » , recommande l’Anses. §

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