Les cessions de fonds ont repris du poil de la bête en Bretagne

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Les cessions de fonds ont repris du poil de la bête en Bretagne

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Publié le 28 juin 2025
Par Guy Tamboise
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L’an passé, les cessions de fonds en Bretagne ont représenté 60 % des opérations, alors que les ventes de titres de société étaient largement majoritaires ces dernières années. Explications.

Ce n’est pas une surprise pour les experts-comptables. Les acquéreurs ont désormais la possibilité de bénéficier de la mesure temporaire d’amortissement du fonds de commerce (article 23 de la loi de finances 2022) et ils en ont largement profité : les entreprises dont le chiffre d’affaires (CA) est inférieur à 12 millions d’euros peuvent, sur option, amortir leur fonds acquis entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025, sur une durée forfaitaire de dix ans. «Il n’est pas prévu de prolonger cette mesure dans le projet de loi de finances pour 2026. Compte tenu de la durée des procédures pour le rachat d’une pharmacie, les compromis d’acquisition des fonds doivent donc être signés au plus tard le 31 août 2025 pour pouvoir encore bénéficier de ce dispositif », souligne Carole Pautrel-Glez, expert-comptable chez Cohésio (groupe CGP).

Une valeur des fonds en diminution

La valeur moyenne des fonds cédés a diminué par rapport à 2022 et 2023. Elle s’est élevée à 1,674 million d’euros (1,7 million en 2023 et 2,3 millions en 2022) ; soit 6,88 multiples de l’excédent brut d’exploitation, ou EBE (contre 7,26 en 2023 et 7,62 en 2022). « Cette diminution s’explique par la taille des officines cédées. En effet, près de 70 % des pharmacies vendues en 2024 réalisent un CA hors taxes (HT) de moins de 2millions d’euros – une proportion largement supérieure à celle des années passées. Le prix de cession moyen de cette catégorie est de 1,1million d’euros, soit 6,65multiples de l’EBE et 2,40multiples de la marge brute globale», explique l’expert-comptable. Les pharmacies dont le CA HT dépasse 2 millions ont été cédées en moyenne 3,2 millions d’euros, soit 7,11 multiples de l’EBE et 2,96 multiples de la marge globale.

Un niveau d’apport personnel inférieur à 20 %

L’apport versé par les nouveaux titulaires et les éventuels investisseurs représente, en moyenne, 17 % de la valeur du fonds, soit 288 K€, un pourcentage quasiment identique aux années passées. Pour les pharmacies de plus de 2 millions de CA HT, l’apport a atteint 577 K€, soit 18 % de la valeur du fonds. Les mises initiales nécessaires pour les pharmacies de moins de 2 millions de CA HT se sont élevées à 184 K€, représentant 17 % de la valeur du fonds acheté. « Il est important de rappeler que les primo-accédants peuvent toujours bénéficier du fonds InterPharmaciens. Leur apport personnel représentait en 2024 un peu plus de 5 % de la valeur du fonds avant le financement obtenu avec la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP). En cas de refus de financement par la CAVP, de nombreuses autres solutions existent pour booster son apport. Les jeunes ne doivent pas hésiter à se rapprocher d’un expert-comptable pour trouver la solution qui leur permettra de réussir leur installation », poursuit Carole Pautrel-Glez. En 2024, près de 50 % des acquisitions l’ont été par des primo-accédants, seuls ou en association avec d’autres titulaires en exercice dans l’officine ou qui jouent un rôle d’investisseur.

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