Un emploi en officine en 15 minutes chrono

Un recrutement illico, lequel consiste en une mise en relation directe de pharmaciens titulaires avec des étudiants en 6^e année qui seraient alors embauchés à l’issue de leur stage officinal de fin d’études, la faculté de pharmacie de Nancy (Meurthe-et-Moselle) en rêvait ; elle l’a fait.

Reprenant les codes du speed dating, le concept de job dating a consisté en une rotation des interlocuteurs, soit cinq recruteurs et cinq candidats à l’embauche, toutes les 15 minutes. Les titulaires présents, maîtres de stage, ont mis en avant un échange moins formel et certainement plus efficace qu’un entretien d’embauche traditionnel. Toutes les spécificités du poste et les particularités de l’officine ont pu être présentées. Il a ainsi été possible de « montrer aux étudiants qu’en s’éloignant un peu de Nancy on peut aussi trouver un lieu de travail qui “coche toutes les cases” visiblement attractives aux yeux des futurs diplômés, tels que l’exercice coordonné, les nouvelles missions officinales, des horaires de travail adaptés ou encore une robotisation de la pharmacie ».

Des propositions à la clé

Même satisfecit du côté des étudiants : au-delà du critère de l’implantation géographique, ils ont pu mieux se représenter le type d’entreprise dans lesquelles ils pourraient être amenés à travailler. Les candidats ont apprécié d’être confrontés à des titulaires aux profils variés mais « motivés par leur métier et capables de présenter leur vision de la pharmacie », exposent-ils. Des offres d’embauche ont été formulées à la suite de l’événement.

Parmi les pistes d’amélioration d’un dispositif voué à être régulièrement reconduit, le temps d’échange pourrait être raccourci à une douzaine de minutes. « En dépit de leur enthousiasme, des pharmaciens titulaires ont évoqué l’aspect fastidieux d’avoir à réitérer à chaque fois toute leur présentation », rapporte Julien Perrin, vice-doyen de la faculté de pharmacie de Nancy à l’initiative du job dating. L’enseignant réfléchit à élargir le concept aux étudiants dès la 5^e année et au secteur hospitalier. Une autre idée a surgi par le biais des participants : proposer aux futurs adjoints une préparation aux entretiens d’embauche dont ils ne sont pas coutumiers à la différence de leurs confrères engagés dans la filière industrie.

Un premier essai avorté

Il n’avait pas eu lieu faute de participants. Le 4 avril 2023, la faculté de Nancy avait tenté une première fois de faire vivre ce concept ludique et décalé. Elle y voyait déjà le moyen de se rapprocher davantage des pharmaciens qui sont sur le terrain, de se montrer proche de leurs préoccupations. Malgré un réel succès d’estime, le jour J les étudiants présents se comptaient sur les doigts de la main. Il faut dire que la date de la manifestation tombait pendant le stage de 6^e année…