« Je veux montrer l’efficacité des jardins thérapeutiques »
Ex-adjointe en officine, Patricia Espi s’est lancée à 57 ans dans la création de « jardins thérapeutiques » pour les hôpitaux et établissements hébergeant des personnes âgées ou handicapées. Aujourd’hui, elle voudrait faire reconnaître l’intérêt de cette démarche sur la consommation de certains médicaments, notamment les psychotropes.

Et si nous passions au jardin ? Adjointe pendant 35 ans dans différentes pharmacies de l’Est de la France, Patricia Espi a franchi le pas. En recherche de reconversion, elle se tourne un temps vers l’oxygénothérapie puis voit passer une annonce pour se former à la création de « jardins thérapeutiques » par le réseau de franchises Terramie. Le concept ? Réaliser des espaces végétaux au sein de maisons de retraite, de centres pour handicapés ou autistes, de services d’addictologie, d’hôpitaux ou encore d’établissements pénitentiaires. En septembre 2015, elle crée sa société, Bourgeons et Sens, et propose sa démarche à divers établissements dans la Marne, l’Aisne et l’Oise. « Je travaille en lien avec les soignants et les résidents qui vont bénéficier de ce que je préfère appeler un jardin de vie. » La conception du jardin en concertation avec les soignants et résidents, puis le plan et l’évaluation du budget sont élaborés. Ensuite, la réalisation est confiée à un paysagiste et un suivi est mis en place pour la pérennité du projet. « Ce type de jardin n’est pas simplement esthétique, mais aussi pensé dans ses fonctions et utilisations afin de le rendre thérapeutique. » Certaines espèces végétales auront ainsi pour mission, chez les résidents en déclin cognitif, de stimuler les sens, comme le toucher avec des graminées, le goût ou l’odorat avec des plantes aromatiques ou des petits arbres fruitiers. Différents mobiliers ou structures peuvent être requis, par exemple une fontaine pour stimuler l’ouïe. Ces jardins doivent également présenter un aspect fonctionnel lorsque les résidents mettent la main à la pâte. « En EHPAD, il faut prévoir des jardinières surélevées pour ne pas avoir à se baisser. » Dans le cas de prisons, le jardin a une fonction « occupationnelle », avec la culture de fleurs, fruits et légumes. « Les bienfaits de tels jardins sont avérés. Le concept a déjà été éprouvé dans des pays anglosaxons, ainsi qu’au Japon. » Pour aller plus loin dans son argumentation, Patricia Espi a lancé un protocole de suivi dans le but de démontrer le lien entre l’utilisation du jardin thérapeutique et la baisse de consommation de certains médicaments, comme les anxiolytiques, neuroleptiques et analgésiques.
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