Médicaments en grande surface : l’UDGPO prend les devants

© La lettre de l’UDGPO - DR

Médicaments en grande surface : l’UDGPO prend les devants

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Publié le 1 février 2018
Par Laurent Lefort
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«  Nous assistons à une conjonction de risques majeurs pour la profession, un alignement des planètes s’opposant au monopole. L’autosaisine de l’Autorité de la concurrence sur la distribution du médicament en est un exemple. Citons aussi l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle majorité relativement " inexpérimentée ". Il est donc temps d’avoir une attitude offensive. N’attendons pas que les conclusions de l’autorité tombent, il sera trop tard pour réagir », a expliqué Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), lors d’une conférence organisée le 1er février.
Ainsi, l’UDGPO qui représente plus de 8000 pharmacies en France envoie un courrier daté du 1er février à tous les députés et sénateurs les avertissant des dangers de la vente potentielle de médicaments en GMS et les invitant par là même à interroger le Gouvernement sur ses intentions en la matière, par le biais d’une question écrite ou orale jointe au courrier.
Dans ce courrier, il est en outre rappelé que la première cause de défaillance du foie par surdosage involontaire en paracétamol en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis est due à la vente en grande distribution de la molécule.

Cette lettre matérialise le premier niveau de la campagne de communication à laquelle se livre l’UDGPO. Pour répondre aux annonces publicitaires revendiquant la fin du monopole pharmaceutique, le collectif de groupements prépare sa propre campagne d’affichage dans les pharmacies, à destination du grand public. Elle devrait être prête à faire feu d’ici un gros mois. Il sera notamment question du risque de délivrance par des professionnels non qualifiés.

Interrogé par Le Moniteur des pharmacies sur l’éventuelle mauvaise publicité générée par l’affaire Lactalis, alors que les auditions de la profession par l’Autorité de la concurrence battent leur plein – 13 pharmacies se sont à nouveau fait épingler lors de la 2e vague de contrôles de la DGCCRF -, Laurent Filoche affiche une sérénité de bon aloi. « Nous sommes convaincus que le ressenti du grand public, c’est que l’officine reste un lieu plus sécurisé. D’ailleurs, chez nous, quand un pharmacien fait une faute, il est sanctionné et risque l’interdiction d’exercer. Pas la GMS qui aura tout au plus une amende. »
Et d’ajouter : « L’argument qui risque de faire le plus de mal est celui développé par Patrick Errard, le 31 janvier 2018, lors des 10es Rencontres de l’officine organisées par le syndicat USPO. Le président du Leem n’a pas hésité à évoquer son propre exemple, mentionnant que, dans sa pharmacie, on vend le paracétamol comme du petit pain ».

Patrick Errard a en effet estimé, lors d’une table ronde, que les industriels et les pharmaciens n’étaient pas crédibles pour développer l’automédication en France, évoquant même une pratique « bonbonnière », sans que la moindre question ne soit posée aux patients.

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