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« Se lancer dans les nouvelles missions sans se relier aux autres professionnels de santé n’a pas de sens »

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Publié le 17 octobre 2020
Par Matthieu Vandendriessche
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Président de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens des Hauts-de-France, Grégory Tempremant a depuis toujours le sens du collectif doublé de l’envie d’être utile. Comme en témoignent ses multiples engagements politiques.

Vous œuvrez en faveur des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). En quoi sont-elles adaptées à l’exercice pharmaceutique ?

Se lancer dans les nouvelles missions sans se relier aux autres professionnels de santé, cela n’a pas de sens. Toutes les professions conventionnées qui touchent des rémunérations sur objectifs de santé publique (ROSP) sont incitées à s’inclure dans un exercice coordonné. Cela demande de sortir d’habitudes professionnelles et certains médecins n’y trouvent pas suffisamment leur intérêt. Les pharmaciens sont davantage enclins à participer aux CPTS. Le travail en commun et l’approche du territoire font partie de notre culture. Dans les Hauts-de-France, région à forte diversité territoriale, trois CPTS sont présidées par des pharmaciens. Ces structures ne sont pas la panacée mais un produit d’appel, une opportunité pour travailler ensemble dans un cadre plus large que l’équipe de soins primaires. De nombreuses CPTS se créent aussi à partir des maisons de santé pluridisciplinaires. Plus simplement, des organisations sont nées à partir de boucles WhatsApp constituées pendant la crise sanitaire. Les mentalités ont changé.

Comment intervenez-vous dans cette mise en œuvre ?

Nous travaillons en partenariat avec l’Assurance maladie et l’agence régionale de santé (ARS). Nous accompagnons l’écriture de la lettre d’intention des CPTS, puis du projet de santé jusqu’à la signature de l’accord conventionnel interprofessionnel. Le projet doit être cohérent avec nos actions et respecter l’équité territoriale, de sorte que des professionnels qui voudraient s’inclure le soient. Par ailleurs, nous organisons chaque année une journée spéciale CPTS et réfléchissons à un dispositif d’animation régionale.

Comment les Hauts-de-France en sont-ils arrivés à être la première région à proposer, fin mars, le télésoin à l’officine ?

Le télésoin était inscrit dans la stratégie numérique régionale dans le cadre du développement de l’espace numérique Prédice, que nous mettons à disposition des professionnels de santé libéraux, hospitaliers et du médicosocial. Son lancement a été accéléré du fait de la crise sanitaire. A cette occasion, la téléconsultation ne se faisait pas à l’officine mais depuis le domicile. Le télésoin permet une valorisation des compétences des pharmaciens à distance. Concernant les entretiens pharmaceutiques et les bilans de médication, je regrette que l’arrêté du ministère de la Santé sorti en urgence impose un premier entretien en présentiel. Certes, il faut un recrutement physique, mais rien n’empêcherait un premier entretien formalisé par télésoin.

Quel sens donnez-vous à vos différents engagements politiques ?

Je suis pharmacien avant tout. La politique, cela n’était pas pour moi un plan de carrière, mais le fruit de rencontres et de circonstances. Etudiant, j’étais à la corpo. Une fois installé, j’ai été en charge du développement réseau, puis de la commission enseigne marketing et communication de Giphar. La politique de santé me passionne. A tel point que j’ai suivi un master à Sciences Po Paris. Je me suis également tourné vers l’engagement syndical comme président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) Nord, ce qui m’a mené à l’URPS. Etre président de l’URPS est une fonction passionnante qui nécessite une acculturation politique. Je suis également conseiller régional et secrétaire national de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) en charge de la santé. Ces mandats ne sont pas en conflit, ils participent à mon épanouissement.

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BIO Grégory Tempremant

2003

Diplôme de docteur en pharmacie à Lille (Nord)

2006

Titulaire à Comines (Nord

2014

Président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) Nord.

2015

Conseiller régional des Hauts-de-France, vice-président de la commission des affaires familiales et sociales

2016

Président de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens des Hauts-de-France.

2017

Diplôme executive master gestion et politique de santé à Sciences Po Paris