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Livraison de médicaments : La Poste se donne encore un an pour voir
La Poste se donne encore un an pour arbitrer sur la continuité de son positionnement sur la livraison des médicaments au domicile. Son implication dans cette activité remonte à plusieurs années. Elle a mené des expérimentations avec des groupements de pharmaciens comme Giphar et PHR. Elle a aussi noué des partenariats avec Pharmabest et Aprium Pharmacie.
La Poste a ouvert la plateforme de services Mes médicaments chez moi et l’offre Proxi course Santé. Sa filiale Stuart permet des livraisons par des coursiers en zone urbaine. En novembre 2020, elle a repris Minute Pharma, société de coursiers à livraison rapide dans une cinquantaine de villes.
Un service boosté par la crise
La crise du Covid-19 a généré une hausse importante des flux de livraison de médicaments. « Pendant cette période, les volumes ont été multipliés par dix sur la plateforme mesmedicamentschezmoi.com », rapporte Guillaume Bosc, directeur des expérimentations santé de la Poste, lors d’un atelier organisé le 9 octobre à Lyon au Congrès national des pharmaciens.
Les livraisons sont moindres aujourd’hui mais le pli est pris : elles deviennent un service complémentaire de la téléconsultation. Cependant, cette activité se heurte aux réticences de pharmaciens qui redoutent l’intervention d’un intermédiaire avec le patient et lui contestent sa légitimité.
« La Poste se prépare à devenir un des acteurs de la prévention de la perte d’autonomie et du repérage des fragilités à domicile. Elle structure une offre intégrée de services à domicile », argumente Guillaume Bosc.
Le service Mes médicaments chez moi sera référencé dans l’Espace numérique de santé, accessible dès 2022 aux assurés sociaux. A ce jour, c’est la seule plateforme de livraison sélectionnée pour y figurer parmi 30 autres prestataires, indique le responsable.
La question du coût
Le coût de la livraison ne semble pas être un frein à ses yeux. Même avec un tarif préférentiel, les livraisons ne décollent pas. « Cette année, il n’y a eu que 4000 livraisons facturées 1 euro pour le service Aprium Express », précise-t-il. Le tarif actuel d’une livraison est de 7,90 euros pour des médicaments prescrits. « Aujourd’hui, nous allons d’abord chercher l’original de l’ordonnance au domicile avant de livrer. Quand cela ne sera plus nécessaire, le service sera moins cher. »
A ce jour, un millier d’officines font appel au service de la Poste à des degrés très variables. « Avec trois livraisons de patients par semaine et par pharmacie sur un effectif de 3000 pharmacies, on peut tenir sur ce marché », estime Guillaume Bosc.
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