Le DP investit maintenant les services hospitaliers

C’est un nouveau tournant pour le dossier pharmaceutique (DP) à l’hôpital. Après l’entrée dans les pharmacies hospitalières, il va devenir accessible aux urgentistes, aux anesthésistes et aux personnels des services de gériatrie, dès que la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) aura donné son feu vert pour cette extension, indique Isabelle Adenot. « Les informations du DP leur seront transmises en quelques secondes sous format PDF, sans qu’ils puissent alimenter le système », précise la présidente de l’Ordre national des pharmaciens.

Par ailleurs, l’expérimentation dans les pharmacies hospitalières, lancée en octobre 2010, se poursuit en s’élargissant à un nombre plus important d’établissements. Cinq ont déjà testé le DP pour les médicaments de « rétrocession », dispensés à la fois en ville et à l’hôpital.

Des refus plus fréquents à l’hôpital

Une centaine de patients ont ainsi intégré cette expérimentation copilotée avec la DGOS (direction générale de l’offre de soins). Globalement, elle est jugée « très encourageante » par l’Ordre des pharmaciens. Avec toutefois quelques bémols. Si un ambulancier ou un aide soignant vient chercher les médicaments, le DP n’est pas activé, faute de carte Vitale. Et à l’hôpital, les patients sont plus nombreux (8 %, contre 0,08 % en officine) à refuser l’alimentation de leur DP, par souci de confidentialité. Ils sont aussi plus enclins à opposer un refus immédiat et définitif à la création de leur DP. Des patients ont cependant confié le regret de ne pas en avoir disposé plus tôt. Cela aurait sûrement écarté des interactions médicamenteuses, qui les ont parfois conduit à l’hospitalisation.