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À l’officine, IA plus qu’à… mais pas n’importe comment
Médecins, infirmiers et pharmaciens utilisent des outils qui, de plus en plus, font appel à l’intelligence artificielle. En considérant leur praticité et leur efficacité, sans perdre de vue les implications de cette technologie sur l’évolution de leur métier.
John Pinte

Le président du syndicat infirmier fait en sorte de sensibiliser ses adhérents sur le recours croissant à l’intelligence artificielle (IA) dans leur pratique professionnelle. « À nous de leur expliquer comment l’IA va les accompagner au quotidien et non les remplacer. Ce n’est pas elle qui va porter la relation que nous entretenons avec les patients. Mais l’IA nous rendra plus disponibles auprès d’eux. » La profession réclame un soutien pour automatiser les tâches administratives : facturation, gestion des dossiers médicaux, etc. Certains outils visent d’ores et déjà à planifier et à optimiser l’organisation des tournées des infirmiers au domicile. Pour gagner du temps, il va aussi leur être possible de suivre à distance l’état de santé d’une personne. Sur le plan strictement médical, l’IA peut aider le professionnel à élaborer un prédiagnostic et, si besoin, orienter le patient vers un spécialiste. Comme le fait un dermatoscope qui évalue le niveau de risque d’une lésion suspecte de mélanome et produit un rapport à transmettre au médecin. « Il s’agit d’une première analyse qui détermine s’il est nécessaire de consulter, et de manière urgente ou non. Ce n’est pas un diagnostic mais un dépistage précoce », souligne John Pinte.
Blandine Gatto

Pour la future pharmacienne, l’IA doit être intégrée aux logiciels métier. Elle sera ainsi une aide à la détection des interactions médicamenteuses mais aussi, notamment, à la substitution d’une molécule en cas de difficulté d’approvisionnement. Ses applications sont nombreuses en officine : conseil pharmaceutique, téléconsultation, ergonomie du dossier médical partagé, etc. Blandine Gatto entrevoit également le recours à un dispositif médical augmenté qui permettrait d’ajuster des doses de médicaments antalgiques selon l’évaluation de la douleur réalisée. Au bout du compte, le pharmacien utilisateur devra toujours conserver son esprit critique. « Dans nos études, l’IA ne doit pas nous permettre d’en apprendre moins sur notre domaine. Mais nous allons devoir apprendre à faire avec car nous n’avons pas encore l’expertise », pointe l’étudiante.
Alice Perrain

Alice Perrain utilise un logiciel qui enregistre et retranscrit les éléments de la consultation. « Cet outil m’offre un gain de temps et un confort car il me permet d’interagir plus facilement avec le patient », assure-t-elle, tout en restant attentive : « L’IA ne pense pas et ne décide pas à ma place. Je génère un compte rendu de consultation que je relis et détaille comme bon me semble. » La responsabilité de la décision relève toujours du professionnel. C’est aussi le cas lorsque le médecin décide de passer outre une interaction médicamenteuse détectée par son logiciel de prescription. L’IA trouve aussi son application dans l’aide au diagnostic. Elle réalise, par exemple, une proposition d’interprétation d’un électrocardiogramme. « Le médecin devra conserver le même niveau de connaissance même si l’IA l’assiste. De plus, le savoir n’est qu’une facette de la relation entre médecin et patient. »
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