Sevrage tabagique : quand l’officine mise sur le sans nicotine

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Sevrage tabagique : quand l’officine mise sur le sans nicotine

Publié le 12 mai 2025
Par Carole De Landtsheer
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Homéopathie, compléments alimentaires, aromathérapie… En officine, les solutions sans nicotine gagnent du terrain pour atténuer stress, nervosité et envies de fumer durant le sevrage tabagique.

Pour accompagner le sevrage tabagique, les solutions sans nicotine, comme l’homéopathie et les produits d’origine naturelle, occupent une place croissante à l’officine. Ces approches douces, souvent choisies pour leur bonne tolérance, visent à atténuer les effets secondaires du sevrage – nervosité, stress ou envie de fumer – et s’inscrivent dans une offre complémentaire aux traitements classiques.

L’homéopathie, en traitement d’appoint

Il faut, en effet, lorgner du côté des médecines douces pour trouver des nouveautés et plus précisément des solutions alternatives, sans nicotine, axées sur les affres émotionnelles liées au sevrage tabagique. Ainsi, le médicament homéopathique SevaMeo (Boiron), lancé en septembre 2024 et actuellement référencé dans 8 800 pharmacies, est conseillé pour réduire les troubles associés suivants : nervosité, frustration, irritabilité, envie de fumer. L’avantage de ce médicament, sans effets secondaires et n’entraînant ni accoutumance ni interactions médicamenteuses : « Il associe quatre souches homéopathiques qui, jusqu’à présent, étaient prescrites séparément par le médecin homéopathe. Il simplifie le protocole et s’inscrit dans le courant de l’homéopathie facile », explique Céline Adron, chef de gamme chez Boiron. Ce médicament peut être pris seul ou combiné à la prise d’un traitement nicotinique. Plus largement, le conseil associé du pharmacien est attendu dans la prise en charge des symptômes liés au sevrage tabagique susceptible d’engendrer des désagréments non négligeables (sommeil perturbé, stress, toux et prise de poids), estiment les acteurs du marché.

Décrocher tout naturellement ?

Plébiscitées à l’officine, les solutions naturelles ont, sans surprise, également leur place, même résiduelle, sur ce marché, pour correspondre à leur public. Une poignée de produits, prenant le statut de compléments alimentaires, répondent à cette attente de naturalité : des capsules Aromastop (Pranarôm) au complément alimentaire Libérinov (Effinov Nutrition), positionné sur l’accompagnement au sevrage, en passant par le spray buccal Stop Tabac, à base de fleurs de Bach, du laboratoire Elixirs & Co. Cette référence se double depuis peu d’une présentation en gommes bio à l’huile essentielle de citron, à consommer quand le besoin de fumer se fait sentir (jusqu’à 4 gommes par jour) : une présentation orale, facile à prendre, qui correspond au profil des fumeurs. Dans un tout autre registre, à destination des vapoteurs, signalons également le lancement, en officine, de la marque d’inhalateurs aromatiques Ripple+, tout droit venue de Grande-Bretagne, qui emprunte à l’aromathérapie : pour accompagner le sevrage des fumeurs, les liquides, sans nicotine, sont à base d’extraits végétaux et d’huiles essentielles. Se développant à la faveur du naturel, le marché des traitements pour décrocher du tabac est devenu une catégorie clé de l’officine.

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Les chiffres clés du tabagisme

Le nombre de fumeurs, en France, se maintient à un niveau élevé, estimé à 15 millions, dont 12 millions de fumeurs quotidiens. Dans le détail, les hommes fument davantage que les femmes : 27,4 % de tabagisme quotidien versus 21,7 % (source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, Santé publique France 2023). Et contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, la cigarette n’est toujours pas devenue has been auprès des plus jeunes, même si leur consommation a sensiblement baissé : 15,6 % des jeunes de 17 ans fument quotidiennement (source : OFDT, Tendances : « Les drogues à 17 ans », 2023). En France, le tabac reste la première cause de mortalité évitable avec 75 000 décès liés à sa consommation, soit 13 % des décès (source : Santé publique France 2023).