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« L’indépendance financière des pharmaciens permet un conseil pleinement éthique »
Comment se porte le laboratoire Boiron ?
Sur les neuf premiers mois de l’année 2014, notre chiffre d’affaires en France est en baisse de – 1,1 % par rapport à 2013, ce qui reste une performance en l’absence de pathologie cette année.
Votre activité dépend à ce point de la saisonnalité ?
Pas forcément. 70 % du chiffre d’affaires de Boiron France est réalisé sur les tubes et doses. Et 70 % des achats de tubes et doses font suite à une prescription médicale.
Le projet de réforme des professions réglementées a fait planer la menace d’une ouverture du monopole, du capital… L’occasion est donc trop belle de vous demander ce que vous, vous en pensez…
Le rapport bénéfice/risque d’un tel projet serait largement défavorable. Je me positionne certes en tant qu’industrielle mais également en tant que Française, pour vous répondre. Notre système de distribution pharmaceutique fonctionne globalement bien aujourd’hui. Le maillage officinal du territoire permet un accès facile et rapide au médicament, ce qui n’est pas le cas dans tous les pays ! Notre système garantit également la sécurité du patient, par exemple en le protégeant de la contrefaçon. Par ailleurs, l’indépendance financière permet au pharmacien un conseil pleinement éthique. Pourquoi faudrait-il remettre tout cela en cause ? Pour un pseudo-gain de pouvoir d’achat, évalué à 5 € par Français et par an ?
La ministre de la Santé a évoqué un nettoyage des AMM. L’homéopathie est-elle dans le collimateur ?
Non. Les médicaments homéopathiques sont prescrits et/ou conseillés comme n’importe quel médicament. D’ailleurs, ils sont traités comme tels par l’ANSM. Nous obtenons aujourd’hui des AMM comme tout autre médicament, ce qui est très important pour nous.
Est-ce l’argument qui consiste à dire « cela n’est pas cher et évite de passer à des médicaments plus onéreux », qui rend l’homéopathie invincible ?
Vous parlez sans doute du remboursement. Avec un taux de prise en charge de 30 %, les médicaments homéopathiques ne représentent que 0,3 % du coût total des remboursements de médicaments par l’assurance-maladie obligatoire. En France, le remboursement reste un gage de crédibilité. Mais avant tout, il représente un atout pour les pouvoirs publics et les patients. Dans notre pays, les médicaments homéopathiques ont un prix très inférieur aux autres médicaments et pour les pouvoirs publics cela évite des coûts qui seraient bien supérieurs avec d’autres types de prises en charge. Pour les patients c’est une réponse non iatrogène à leurs problèmes de santé. Le remboursement des médicaments homéopathiques est donc important pour garantir leur accès à tous.
Et un prix aussi bas, cela reste cohérent aujourd’hui ?
Le prix fabricant est stable depuis 1988 à des niveaux effectivement très bas. Si on calcule l’inflation cumulée sur 23 ans, elle est de l’ordre de 60 %.
Notre prix fabricant n’a donc cessé de baisser depuis 23 ans ! Quant au prix public, il a évolué légèrement du fait des calculs de marges grossistes ou pharmaciens.
Comme d’autres avant vous, êtes-vous parfois tentés de délocaliser ou de vous livrer à une pression sur l’emploi ?
Aujourd’hui il est important pour nous de produire en France. D’une part pour garantir une très haute qualité de fabrication, d’autre part parce que Boiron est aussi un employeur, conscient de ses responsabilités.
A notre mesure, nous participons au maintien de l’emploi en France. Mais il est vrai que cela a un coût important. Et, au lieu de taxes et contraintes toujours plus nombreuses et variées, nous aimerions parfois nous sentir un peu plus soutenus (rires).
Les honoraires de dispensation vont se mettre en place le 1er janvier prochain. La mesure s’avère plutôt favorable aux petits prix, voilà au final une bonne nouvelle pour vous, non ?
Effectivement, dès 2015, les pharmaciens vont gagner 0,82 euro sur un tube, contre 77 centimes actuellement et ce chiffre passera à 1 euro en 2016. Soit près de 30 % d’augmentation au final.C’est une raison de plus pour se former…
* Le marché français représente 56 % du CA du Groupe Boiron.
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