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Trump suspend ses surtaxes… sauf pour la Chine : vers une guerre commerciale à deux vitesses
L’administration Trump a opéré mercredi un spectaculaire rétropédalage dans sa politique commerciale, suspendant la quasi-totalité des surtaxes douanières annoncées une semaine plus tôt… à l’exception de celles visant la Chine. Cette volte-face, justifiée par une « nécessaire flexibilité », redéfinit les contours d’une guerre commerciale mondiale désormais recentrée sur un duel entre superpuissances.
« Il faut être flexible », a expliqué Donald Trump depuis la Maison Blanche, en concédant que sa stratégie initiale avait « effrayé un peu » les marchés et rendu les investisseurs « fébriles ».
Dans la foulée, Wall Street a salué l’apaisement avec une euphorie spectaculaire : le Nasdaq a bondi de 12 %, le Dow Jones de 7,87 %. Le chef de l’État américain, jamais avare de coups d’éclat, avait quelques heures plus tôt posté sur Truth Social : « C’EST LE MOMENT D’ACHETER ».
Une stratégie à deux vitesses
La nouvelle doctrine commerciale américaine repose sur une différenciation claire. À 75 pays, Washington accorde une pause de 90 jours, assortie de droits de douane ramenés à 10 %. En contrepartie, ces États s’engagent à ouvrir des négociations bilatérales « équilibrées », selon Trump.
La Chine, en revanche, reste ciblée de manière frontale. Déjà soumise à des hausses tarifaires de plus de 100 % depuis début avril, elle voit désormais les droits de douane portés à 125 %. « Ils manquent de respect. Mais je ne pense pas que ce sera nécessaire de les augmenter encore. Nous avons tout calculé avec beaucoup de précision », a affirmé le président, sans écarter la possibilité d’un nouvel ajustement en fonction du comportement de Pékin.
La doctrine Trump : improvisation ou mise en scène ?
À Washington, les soutiens du président affirment que cette manœuvre était prévue. Le ministre des Finances, Scott Baissant, y voit une « stratégie délibérée ». Stephen Miller, l’un des plus proches conseillers de Trump, parle d’une « stratégie magistrale », ayant pour but de « désigner un adversaire unique : la Chine » et de fédérer les autres puissances autour d’un front américano-centré.
Cette lecture rationaliste masque cependant une réalité plus mouvante. L’activation soudaine de droits de douane sur 60 partenaires commerciaux n’a duré que douze heures, avant d’être suspendue. Un recul tactique, sans doute lié à la panique des marchés financiers, mais aussi à la montée en puissance des ripostes internationales.
L’Europe calibrée, Pékin offensive
La Commission européenne, tout en se disant ouverte au dialogue, avait dévoilé mercredi une première contre-mesure commerciale visant plus de 20 milliards d’euros de produits américains. Bruxelles promet de suspendre cette réponse « à tout moment » si un accord « juste et équilibré » émerge.
À l’inverse, Pékin a immédiatement durci le ton. En représailles, la Chine a décidé de porter ses propres droits de douane à 84 % contre les importations américaines, à partir de jeudi 12 h 01, heure de Pékin. Elle a également mis en garde ses ressortissants contre les « risques » de voyage aux États-Unis, illustrant l’escalade diplomatique en cours.
Les risques systémiques d’une guerre commerciale asymétrique
Loin d’un simple affrontement bilatéral, cette dynamique inquiète les institutions économiques. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a alerté mercredi sur un scénario de désintégration du commerce mondial : jusqu’à 80 % de contraction des échanges entre les deux premières économies du monde, avec une perte potentielle de 7 % du PIB global à long terme.
Ce glissement progressif d’un multilatéralisme conflictuel vers une logique de bloc oppose aujourd’hui deux visions de la mondialisation. D’un côté, un protectionnisme stratégique américain, centré sur le bilatéralisme et la sanction ciblée. De l’autre, une Chine national-capitaliste, prête à réagir symétriquement, mais sans céder.
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