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Trump dicte la loi : AstraZeneca relocalise 50 milliards en Amérique
Sous la menace d’une surtaxe de 200 % sur les médicaments importés, le géant britannique AstraZeneca investira 50 milliards de dollars aux États-Unis d’ici à 2030. Un coup de force protectionniste voulu par Donald Trump, qui redessine la carte mondiale de l’industrie pharmaceutique.
Avec plus de 40 % de son chiffre d’affaires réalisé aux États-Unis, AstraZeneca n’a pas tardé à réagir aux annonces martelées par Donald Trump. Le 22 juillet, le groupe pharmaceutique britannique a dévoilé un plan d’investissement massif : 50 milliards de dollars pour renforcer ses usines, ses sites de recherche et son ancrage industriel américain.
Dans un communiqué, son directeur général Pascal Soriot affirme vouloir « consolider notre confiance dans l’innovation américaine et répondre aux besoins des patients ». Un discours calibré pour séduire la Maison-Blanche, alors que Trump a prévenu qu’il laisserait un an aux laboratoires pour relocaliser avant d’appliquer des droits de douane pouvant atteindre 200 %.
Relocalisation forcée ou opportunité stratégique ?
La manœuvre s’inscrit dans un mouvement massif. Depuis le printemps, Roche, Novartis et Sanofi ont annoncé plus de 200 milliards de dollars d’investissements cumulés aux États-Unis. AstraZeneca prévoit notamment une méga-usine en Virginie, son plus gros site au monde, ainsi que la création de plusieurs dizaines de milliers d’emplois.
Au même moment, le groupe a renoncé à un projet d’usine de vaccins au Royaume-Uni, invoquant le manque de soutien du gouvernement britannique.
Trump, catalyseur d’un nationalisme pharmaceutique
« Les Américains dépendent trop de l’étranger pour leurs médicaments. Cette politique tarifaire vise à corriger cette faiblesse », a martelé le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick.
En donnant un délai d’un an aux laboratoires, Trump s’est offert le rôle d’arbitre du jeu mondial de la pharma. Si AstraZeneca a déjà commencé à rapatrier sa production européenne, c’est aussi pour protéger ses profits : le groupe a affiché un bénéfice net en hausse de 34 % au premier trimestre, largement porté par ses ventes américaines.
L’Europe spectatrice d’un basculement stratégique
Le cas AstraZeneca illustre le risque d’une désindustrialisation sanitaire de l’Europe au profit des États-Unis.
Face à des politiques proactives de soutien industriel, le Vieux Continent paraît désarmé. Alors que la souveraineté pharmaceutique est un enjeu affiché des pouvoirs publics, l’exode des grands laboratoires pourrait priver l’Europe de capacités de production stratégique, avec à la clé une dépendance accrue.
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