Droits de douane : les dispositifs médicaux boivent la tasse

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Droits de douane : les dispositifs médicaux boivent la tasse

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Publié le 7 avril 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Hausse tarifaire annoncée par Washington, flux transatlantiques fragilisés, pression sur la compétitivité : le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem) se mobilise et alerte l’Élysée sur les risques pour la filière.

Le secteur des dispositifs médicaux entre dans la zone de turbulences. Dans la foulée de l’annonce par Donald Trump d’une hausse massive des droits de douane visant les importations européennes, le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem) a tiré la sonnette d’alarme. Si les médicaments finis sont – pour l’instant – exclus de cette salve protectionniste, les dispositifs médicaux, eux, sont directement ciblés.

Dans une déclaration transmise à la presse, le Snitem fait part de sa « plus grande attention et préoccupation » face à des mesures jugées « inacceptables ». Laurence Comte-Arassus, présidente du syndicat, a été reçue le 3 avril à l’Élysée par Emmanuel Macron, en compagnie d’Emmanuelle Valentin, présidente de la Fédération française des industries de santé (Féfis). Le président de la République a tenu à entendre directement les représentants d’un secteur jugé stratégique, alors que les chaînes d’approvisionnement transatlantiques se retrouvent brutalement sous tension.

Des chaînes logistiques complexes et vulnérables

« Compte tenu de la très grande hétérogénéité des composants entrant dans la fabrication des dispositifs médicaux, un temps d’analyse spécifique par filière est indispensable », a reconnu Emmanuel Macron lors de cette réunion de crise. De fait, les flux entre l’Europe et les États-Unis, qu’il s’agisse de matières premières, de composants électroniques ou de produits finis, sont d’une extrême complexité, indépendamment de la taille ou de la nationalité des entreprises.

Le risque ? Une désorganisation brutale de l’écosystème productif, à rebours des objectifs de souveraineté industrielle affichés tant par Paris que par Bruxelles. « Dans ces temps très perturbés, un accompagnement et un soutien des industriels installés en France et en Europe est indispensable », martèle le Snitem. Le syndicat appelle notamment à « bloquer ou revisiter tout ce qui peut freiner l’accès au marché des dispositifs médicaux sur le territoire national ».

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Appel à une réponse européenne coordonnée

Conformément aux souhaits exprimés par l’Élysée, le Snitem insiste sur la nécessité d’une réponse coordonnée à l’échelle communautaire. L’organisation reste en contact étroit avec les fédérations européennes MedTech Europe et Cocir (Coordination Committee of the Radiological, Electromedical and Healthcare IT Industry), prêtes à soutenir toute initiative publique « résolue et soucieuse d’agir dans les intérêts du secteur ».

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