Le groupement appelle à un changement de modèle

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Publié le 3 octobre 2015
Par Laurent Lefort
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Je mets au défi quiconque de nous prédire ce que sera exactement notre activité officinale dans dix ans », a lancé Michel Quatresous, en ouverture du congrès Optipharm qui s’est déroulé à Limoges (Haute-Vienne) les 26 et 27 septembre 2015. Le président du groupement est pourtant sûr d’une chose : l’avenir des pharmaciens libéraux et indépendants passe par leur solidarité. Ainsi incite-t-il à réfléchir à la notion d’emplois partagés pour les nouvelles missions comme la diététique, le sevrage tabagique ou les entretiens pharmaceutiques. La mutualisation peut aussi, selon lui, prendre la forme d’achat en commun de robots pour la PDA.

Modifier la politiquedes achats

Alain Grollaud, directeur général d’Optipharm, enfonce le clou avec l’exemple concret des achats qui mobilisent en moyenne 19 % du temps du pharmacien chef d’entreprise. « L’individualisme forcené n’a plus d’avenir, l’engagement des adhérents dans les mandats d’achats doit être beaucoup plus important que ce que nous connaissons aujourd’hui », affirme-t-il. Ainsi, pour une pharmacie réalisant un chiffre d’affaires de 1,5 M €, la part des OTC et des génériques représente 20 à 25 % des achats totaux, soit 290 000 euros. Sauf que les statistiques montrent que les achats des adhérents Optipharm auprès du groupement se situent en moyenne à 150 000 euros. Il y a donc encore une belle marge de progression.

« Il faut un changement de modèle assez radical dans vos établissements, [d’autant que], depuis une quinzaine d’années, le médicament est le seul contributeur à l’infléchissement des dépenses de santé », note Emmanuel Grégoire, économiste de la santé, conseiller de Paris et président du groupe Socialiste, radical de gauche et citoyen à la mairie du XIIe arrondissement. Quant au lobbyiste Thomas Legrain, il concède que « le modèle d’entrepreneur est un modèle d’avenir, mais dépenser toute son énergie à défendre les acquis du passé cantonne dans une posture défensive qui empêche d’anticiper et d’aller à l’attaque ».

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