Chiffre d’affaires des pharmacies : « de la poudre aux yeux »

Un chiffre d’affaires (CA) total de 2 093 197 euros entre juillet 2020 et juin 2021, de 2 398 144 euros entre juillet 2021 et juin 2022 et de 2 394 252 euros entre juillet 2022 et juin 2023, telles sont les données de la pharmacie moyenne française présentées par Baptiste Holveck, titulaire à Lormont (Gironde) et administrateur de la coopérative Ospharm. Un chiffre d’affaires global que l’on peut qualifier de stable. Stable certes, mais en y intégrant les médicaments chers… Hors produits chers*, ce même CA perd 4,5 % sur les 12 derniers mois pour s’établir à 1 739 550 euros (contre 1 821 123 euros en 2022 et 1 602 220 euros en 2021).

La fréquentation est également « en berne » (- 6,5 %) par rapport à 2022 (67 891 passages versus 72 602), mais ce point est à relativiser compte tenu du contexte lié au Covid-19, s’est empressé de nuancer Baptiste Holveck. Enfin, le CA hors ordonnance continue sa progression. Elle était spectaculaire entre 2022 et 2021 (467 499 euros versus 413 901 euros), elle croît cette année encore de + 1,8 % (476 091 euros à juin 2023).

« Le chiffre d’affaires amené par les médicaments chers, c’est de la poudre aux yeux », assène Fabrice Camaioni, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Et pour cause. Selon des chiffres émanant du syndicat qu’il représente et d’Iqvia, la part des médicaments très chers dans le CA des médicaments rempboursés ne représente que 0,06 % des ventes en volume à l’officine mais grimpe à 21,43 % en valeur (données à fin août 2022). Leur contribution à la marge administrée compte pour environ 10 % alors que la marge du pharmacien sur ces médicaments est plafonnée grosso modo à 96 euros.

*Médicaments remboursables dont le prix fabricant hors taxe est supérieur à 150 euros