La pilule passe mal

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Publié le 5 juin 2010
Par Laurent Lefort
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Vous connaissiez déjà la mention « Non substituable ». Vous allez bientôt faire la connaissance de sa petite sœur « Non renouvelable ». Son terrain de chasse ? Les ordonnances de pilules. Félicitons-nous, au passage, des excellents réflexes d’urgentiste du Conseil de l’ordre des médecins. Une poignée d’heures après la parution au Journal officiel de l’arrêté autorisant les pharmaciens et les infirmiers à renouveler certains contraceptifs, voilà déjà la petite recommandation opportune pour tuer la poule dans l’œuf. Quel dommage que ce « Non renouvelable » ne soit pas plutôt utilisé pour les ordonnances comportant des hypnotiques lorsqu’elles sont rédigées pour trois, voire six mois. Fin de la parenthèse. Qui d’entre vous n’a pas été confronté au dilemme du samedi après-midi face à une patiente qui n’a plus ni pilule, ni prescription valide, mais toujours une bonne raison : rendez-vous repoussé par une gynéco débordée, médecin en vacances et pas remplacé, ordonnance envoyée par la poste (!) et pas arrivée ? Bref, on peut comprendre que les médecins soient, dans tous les sens du terme, vigilants et chacun d’entre vous aura à cœur de rappeler avec une phrase bien sentie que votre renouvellement « ne dispense évidemment pas d’un suivi médical régulier ». La pilule sera peut-être moins amère pour tout le monde.

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