Produits hydroalcooliques : un récapitulatif sur les prix

© Un récapitulatif des prix des produits hydro-alcooliques au 26 avril - Alexas_Fotos/Pixabay

Produits hydroalcooliques : un récapitulatif sur les prix

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Publié le 27 avril 2020
Par Matthieu Vandendriessche
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Les modalités de mise à disposition des produits hydroalcooliques dans le cadre de l’épidémie au Covid-19 ont subi des modifications au cours des dernières semaines. Voici un récapitulatif arrêté au 27 avril 2020.


Quelles sont les différentes présentations de produits hydroalcooliques ?

Les gels hydroalcooliques (GHA) sont manufacturés et fournis par des industriels aux officines. C’est aussi le cas des solutions hydroalcooliques (SHA), que les pharmacies peuvent produire pour elles-mêmes ou pour le compte d’une autre officine en sous-traitance. Les SHA ne faisant pas partie des préparations autorisées en officine, un arrêté paru au Journal officiel du 7 mars 2020 en a ouvert la possibilité jusqu’au 31 mai. Il faut pour cela s’en référer aux formules recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Faute d’incorporation de glycérol, ces préparations ne sont pas gélifiées.

Dans l’acte de vente, il faut distinguer les solutions et gels livrés avec un flacon et les produits vendus en vrac, c’est-à-dire en utilisant un conditionnement remis par le consommateur qui devra avoir été nettoyé et désinfecté avant d’être rempli.

Quels sont les prix des différentes présentations ?

Les SHA produites par une officine à destination du public ou de pharmacies clientes sont vendues plus chères qu’un produit manufacturé. Dès le départ, était envisagée la possibilité d’appliquer des coefficients correcteurs à ces préparations.  

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Ces coefficients sont de 1,5 pour les contenants de 300 ml ou moins et de 1,3 au-delà de 300 ml pour les SHA en flacon. Lorsque le client apporte son flacon à remplir, le coefficient multiplicateur est de 1,2 pour 300 ml ou moins et de 1,1 au-delà de 300 ml.

Par ailleurs, le taux de TVA a été modifié par la loi de finances rectificative et son décret d’application paru au Journal officiel du 26 avril 2020. Il était jusqu’à présent de 20 % sur les produits manifacturés et de 10 % pour les solutions fabriquées à l’officine, apparentées à des préparations officinales.

Le taux de TVA est donc rapporté à 5,5 % pour tous les types de produits hydroalcooliques. Cette modification s’applique depuis le dimanche 26 avril.

En pratique, pour les produits à TVA 20 %, il faut multiplier les anciens prix par 0,8792, indique la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Ces produits achetés à un taux de TVA de 20 % sont vendus au nouveau taux de 5,5 % : l’opération est neutre pour le pharmacien.

Sans application de coefficient correcteur, les prix maximum de vente au détail sont les suivants :

  • 50 ml ou moins : 35,17 € TTC par litre ;
  • Plus de 50 ml et  jusqu’à 100 ml inclus : 26,38 € TTC par litre ;
  • Plus de 100 ml et jusqu’à 300 ml inclus : 14,68 € TTC par litre ;
  • Plus de 300 ml : 13,19 € TTC par litre.

Soit le tableau récapitulatif des prix publics TTC (en euros) au 26 avril 2020.

Volume

GHA ou SHA acheté à un industriel

SHA préparée en pharmacie et vendue en flacon

SHA préparée en pharmacie et vendue sans flacon

50 ml

1,76

2,64

2,11

75 ml

1,98

2,97

2,37

100 ml

2,64

3,96

3,17

125 ml

1,84

2,75

2,20

250 ml

3,67

5,51

4,40

300 ml

4,40

6,61

5,28

500 ml

6,60

8,57

7,25

1 litre

13,19

17,15

14,51

Source syndicale.

Il n’est évidemment pas possible d’arrondir un prix au-dessus. Si elle le souhaite, l’officine peut décider de l’arrondir en dessous puisqu’il s’agit de prix maximaux.

D’autre part, il subsiste une incohérence liée aux paliers, qui fait qu’un volume de 125 ml a un prix moins élevé que pour 100 ml. 


Qui peut vendre des solutions hydroalcooliques ?

Les officines n’ont pas le monopole de la vente de ces produits. Il est possible d’en trouver notamment dans les grandes surfaces. L’Académie nationale de pharmacie a alerté le 25 avril les consommateurs sur la qualité douteuse de produits disponibles sur internet et dans différents commerces qui ne répondent pas aux recommandations de l’OMS.


Comment les prix sont-ils contrôlés ?

La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) opère des contrôles sur les prix dans les différents circuits de distribution, et bien-sûr les officines. Les contrôles sont réalisés à distance, par téléphone ou par mail, rapporte l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « Les inspecteurs demandent les tarifs pratiqués et le listing des ventes et des achats », précise le syndicat. Ce dernier appelle ses adhérents à lui faire remonter des « contrôles intempestifs » de la part de la DGCCRF.