Feu vert à la vente en officine

Réservé aux abonnés
Publié le 30 août 2014
Par Matthieu Vandendriessche
Mettre en favori

Un arrêté paru le 22 août au Journal officiel autorise définitivement la vente d’assistants d’écoute à l’officine. Ce qui n’éteint pas le différend avec les audioprothésistes.

Les professionnels de l’audition ne l’ont pas vu venir. Un arrêté paru au Journal officiel du 22 août inscrit « les assistants d’écoute préréglés d’une puissance maximale de 20 décibels » sous statut de dispositif médical sur la liste des articles pouvant être commercialisés à l’officine. Consulté par le ministère de la Santé, l’Ordre des pharmaciens a validé cette évolution, mettant fin aux incertitudes sur le statut juridique des assistants d’écoute à l’officine.

Proposés depuis plusieurs années, ils étaient au cœur d’une vive polémique avec les audioprothésistes. L’un de leurs syndicats, l’UNSAF, n’en démord pas. Ces assistants d’écoute, proposés à 300 euros environ, nécessiteraient la pose par un professionnel de l’audition. Mais leur coût, s’ils étaient vendus par un audioprothésiste, ne pourrait pas couvrir le suivi par ce professionnel, estime Luis Godinho, président de l’UNSAF. « Il n’y a pas de comparaison possible avec les lunettes loupes vendues à l’officine. Chaque baisse d’audition est différente, qui nécessite d’écarter certains risques. » Les appareillages sur mesure oscillent entre 1 000 et 2 000 euros l’unité, pris en charge à hauteur de 120 euros par l’assurance maladie. Des propositions syndicales lui ont été adressées pour les rendre plus accessibles à la population.

La fin d’une ambiguïté pour Octave

En pointe dans le combat pour imposer les assistants d’écoute à l’officine, la société Sonalto se félicite de la décision ministérielle. Pour se mettre en conformité, elle opère un virage concernant son produit Octave, préréglé à 11 et 20 décibels, ne disposant pas du statut de dispositif médical. « Nous ne revendiquions pas de finalité médicale parce que nous n’en avions pas le droit. Nous étions obligés d’être sur le fil en permanence », précise Maxence Petit, dirigeant de Sonalto. Octave doit obtenir un marquage CE d’ici la fin de l’année.

Si l’assistant d’écoute nécessite plusieurs heures à plusieurs semaines pour s’y habituer, il ne nécessite pas d’adaptation par un professionnel de l’audition, indique Sonalto. Après le procès intenté en janvier 2013 par l’UNSAF à une titulaire des Yvelines pour exercice illégal de la profession d’audioprothésiste, les officines distributrices n’étaient plus que quelques centaines. La relaxe de la pharmacienne en janvier dernier et cet arrêté éclaircissent l’avenir de l’assistant d’écoute en pharmacie.

Publicité