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Interview Daniel Lenoir directeur général de l’ARS Nord-Pas-de-Calais
« Le Moniteur » Quelle organisation avez-vous choisi pour l’ARS Nord-Pas-de-Calais ?
Daniel Lenoir : L’ARS est constituée autour d’une direction de la Santé publique, d’une direction de l’Offre de soins et d’une direction de l’Offre médico-sociale. La direction de l’Offre de soins comprend un département soins de 1er recours et un département Etablissement de soins. L’essentiel de la relation avec la pharmacie d’officine est traitée par le département 1er recours de la direction de l’Offre de soins et par un pôle technique médical et qualité des soins. Le sujet des EHPAD et des pharmaciens référents est traité par la direction de l’Offre médico-sociale. De plus, le collège médical regroupe les médecins de l’agence, comme les infirmières et les pharmaciens. La pharmacie est donc complètement intégrée au sein de l’ARS. Le Nord-Pas-de-Calais compte 1 585 officines. La pharmacie est l’un des points de contact avec la population le plus dense. C’est pour cette raison que nous avons lancé, avec les officinaux, un travail sur le rôle des pharmaciens dans le 1er recours car ils sont impliqués.
Comment cette implication va-t-elle se concrétiser ?
D. L. : Les pharmaciens constituent souvent le premier point de contact des usagers avec le système de soins. Les personnes n’ont pas le même rapport avec leur pharmacien qu’avec leur médecin traitant. Dans cette optique, nous voudrions développer le rôle de prévention des pharmaciens, par exemple pour le calcul de l’indice de masse corporelle afin de dépister l’obésité. Dans notre région, le taux d’obésité est l’un des plus forts de la France. Des concertations bilatérales vont d’ailleurs être lancées dès la rentrée. Mais pour l’instant, notre travail n’est pas encore visible pour les pharmaciens d’officine, car nous sommes toujours dans la phase de mise en place de l’ARS. Nous sommes aussi en attente de textes. C’est le cas pour les EHPAD. Mais d’ores et déjà des groupes internes ont travaillé sur les sujets de fond tels que l’éducation thérapeutique ou les infections liées aux soins afin de préparer le Plan régional de santé.
Dans ce contexte, comment concevez-vous les relations de l’ARS avec les URPS et en particulier l’URPS des pharmaciens ?
D. L. : Les URPS de pharmaciens sont une réaffirmation du fait que le pharmacien est d’abord un professionnel de santé. Le nouveau rôle des pharmaciens donné par la loi Hôpital, patients, santé et territoire est un enjeu extraordinairement fort pour inverser l’évolution de la profession en réaffirmant ce rôle là. L’URPS représente une opportunité pour la profession pour participer au dialogue, à la consultation et à la coopération. Si j’étais pharmacien, je saisirais cette perche. C’est une opportunité historique qu’il ne faut pas rater. Les relations entre l’ARS et l’URPS ne dépendent pas seulement de l’agence, mais aussi des pharmaciens. Je pense qu’ils ne doivent pas demander des contreparties en premier, mais qu’ils doivent d’abord développer leur participation aux soins de 1er recours.
ARS Rhône-AlpesUn changement culturel
« Les quatorze pharmaciens inspecteurs sont répartis sur quatre directions différentes », explique d’emblée Corinne Vassort, pharmacien inspecteur au service Sécurité sanitaire des produits et des activités de soins. Ainsi, plusieurs pharmaciens inspecteurs travaillent à la direction Efficience de l’offre de soins, d’autres à la direction déléguée Protection et promotion de la santé, un autre à la direction déléguée Veille et gestion des alertes sanitaires, et un autre au service Outils et méthodes, appui juridique, contrôle de gestion (direction de la stratégie et des projets). Un pharmacien inspecteur est également présent à la Mission inspection, évaluation, contrôle qui dépend directement de la direction générale de l’ARS, et enfin un autre est affecté à la direction Handicap et grand âge. « Nous voulions pouvoir travailler de façon transversale dans tous les champs qui ont des implications pharmaceutiques. Au sein de l’Inspection régionale de la pharmacie, ce n’était pas le cas. La préfiguration de l’ARS Rhône-Alpes, assez participative, a suivi la plupart de nos propositions dans ce sens », relate Corinne Vassort.
Autre spécificité de l’agence : la présence d’un pharmacien inspecteur dans deux délégations territoriales. « Ces collègues sont fortement impliqués dans les réseaux de santé, les filières gériatriques, le schéma régional d’organisation sanitaire. Une collègue a, par exemple, introduit les pharmaciens d’officine dans les filières gériatriques. Jusqu’à présent, les officinaux n’avaient jamais été sollicités », souligne Corinne Vassort.
Et de conclure : « Pour les pharmaciens sur le terrain, il n’y aura pas de grands changements. Ils sont plus importants pour les pharmaciens inspecteurs, qui sont amenés à travailler différemment. Cela nous fait sortir de nos pratiques habituelles qui ne rendaient pas compte de toute l’étendue de notre potentiel. »
« Nous voulions pouvoir travailler de façon transversale dans tous les champs qui ont des implications pharmaceutiques. Au sein de l’Inspection régionale de la pharmacie, ce n’était pas le cas. »
CORINNE VASSORT
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