Pénuries de paracétamol : le grand flou

Concernant le paracétamol, « le contexte est assez compliqué » et « la demande très forte ces deniers mois et ces dernières semaines au regard de la disponibilité des médicaments », soit 13 % de plus en 2022 par rapport aux années précédentes. Selon l’ANSM, les pénuries touchent particulièrement les formes orales et suppositoires pédiatriques, beaucoup moins les formes orales pour adultes et pas les formes injectables. L’agence maintient le contingentement strict de 50 % vers les officines et les grossistes-répartiteurs. Elle essaie également de « trouver des pistes d’importation » mais les tensions d’approvisionnement étant mondiales, ce travail s’avère « difficile ». L’agence a également demandé aux industriels de prioriser les productions des formes pédiatriques et rappelle que le 7 décembre, elle a demandé la fermeture des ventes directes des formes pédiatriques aux officines.

Quant aux causes de cette pénurie, elles restent plus que floues à l’exception de la hausse de la demande. Les mouvements sociaux au sein de Sanofi ont-ils pu perturber la production et la livraison de paracétamol ? Interrogé par Le Moniteur des pharmacies, le ministère a répondu que « l’impact réel est difficile à mesurer, mais on ne peut pas partir du principe qu’il n’y aura pas d’effets sur la mise à disposition des produits à partir du moment où il y eu un ralentissement de la production sur certaines chaînes et un ralentissement de la distribution sur certains centres ». Et d’ajouter : « Le laboratoire a évoqué des difficultés de distribution de produits vers l’étranger. Ce sont des informations qui ne sont pas complètement stabilisées notamment sur le sujet de Doliprane enfant ».

Quand est prévu un retour à la normale ? « La situation va mettre un peu de temps pour se normaliser sur les formes pédiatriques. Sur les autres formes, elle est devenue plus confortable même si elle reste à stabiliser », estime l’ANSM…

Ce qui est sûr ?  Les ruptures et tensions d’approvisionnement de médicaments se sont multipliées cette année, notamment à partir de l’été. Selon l’agence, il y aurait plus de 3 000 signalements de risques de ruptures en 2022.