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Elles tiennent mieux le choc
En 2010, l’activité des officines rurales a nettement marqué le pas. Cependant, les charges d’exploitation étant moins lourdes, elles résistent mieux à la crise que les pharmacies urbaines.
Les officines rurales n’échappent pas à la conjoncture difficile que traverse la profession. L’enquête annuelle de l’APR (Association de pharmacie rurale), qui repose sur un échantillon de 81 officines, révèle qu’en 2010 leur activité a stagné (+ 0,11 %), affichant un chiffre d’affaires moyen de 1,498 million d’euros. A titre de comparaison, les chiffres rapportés par Fiducial Expertise (173 officines) font état d’une progression de 1,06 % pour un chiffre d’affaires de 1,418 million d’euros.
Comme toujours, cette moyenne rurale cache des disparités notables. La fracture est de plus en plus nette entre les officines qui progressent et celles qui régressent, confirmant l’existence d’une « pharmacie à deux vitesses ».
Ainsi, l’APR révèle qu’en 2010 le chiffre d’affaires fléchit pour 43 % des officines rurales. L’activité chute alors de 2,79 %.
A contrario, 57 % des officines rurales affichent une progression moyenne de 2,37 %. « La désertification rurale n’est plus un thème philosophique, aujourd’hui elle se traduit clairement dans les chiffres », commente Philippe Becker, directeur du département pharmacie de Fiducial Expertise.
Une progression du CA inférieure à l’inflation
Depuis cinq ans, la moyenne de la progression du chiffre d’affaires a été inférieure à l’inflation. « L’activité a décroché à partir de 2006, avec une hausse de l’activité de 1,38 %, contre 4,87 % l’année précédente. Ensuite, la progression annuelle a continué de fléchir, se situant sur la dernière marche au-dessus de zéro depuis 2009, avec une augmentation de 0,51 % », poursuit Philippe Becker.
En 2010, la marge des officines rurales ressort à 27,21 % (contre 27,28 % en 2009), affichant un montant global de 408 000 euros (+ 6,25 %). Ce sont les ventes de génériques (dopées notamment par l’entrée au Répertoire du clopidogrel) et les prestations au titre de la coopération commerciale (+ 31 %) qui sont à l’origine de la bonne tenue du taux de marge.
Les frais généraux sont bien maîtrisés
La crise a modifié les méthodes de gestion des titulaires. « Nécessité faisant loi, les pharmaciens ruraux ont fait plus attention à leurs frais généraux et aux gains de productivité », note Philippe Becker. Avec des frais de personnel représentant 10,63 % du chiffre d’affaires et un excédent brut d’exploitation de 10,69 %, « les pharmacies rurales ont une capacité de résistance plus forte que les pharmacies urbaines car elles maîtrisent parfaitement leurs frais généraux et peuvent mieux réguler leurs frais de personnel et le loyer de la pharmacie. En temps de crise, elles peuvent donc mieux réduire la voilure ».
Est-ce alors un hasard si, d’après Fiducial Expertise, les plans de sauvegarde, redressement judiciaires et autres procédures collectives n’ont concerné en 2010 qu’entre 9 et 10 % des pharmacies rurales (contre 91 % et 90 % des urbaines) ?
L’emplacement fait la croissance
Une minorité d’officines rurales sortent du lot. L’enquête économique de l’Association de pharmacie rurale dévoile que 10 % d’entre elles parviennent à croître de plus de 4 %. « Celles qui sont bien placées et qui ne souffrent pas de la disparition de l’offre médicale ne connaissent pas la crise. La situation est très différente entre une pharmacie située à Limoges et une autre située à Montpellier. Ce contraste, aujourd’hui visible, était auparavant caché par les effets de volume assurant la croissance », analyse Philippe Becker, directeur du département pharmacie de Fiducial Expertise.
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