Vers un « désert pharmaceutique » dans l’Est du département

Trois officines viennent de fermer dans l’Est du Loiret à Montcresson, Saint-Germain-des-Prés et Amilly. Situées dans un triangle autour de Montargis, elles étaient relativement proches de la région parisienne.

À Montcresson, la pharmacienne cherchait un repreneur pour prendre sa retraite, notamment après avoir perdu le marché de la maison de retraite confié à un collègue du département limitrophe. Même schéma à Saint-Germain-des-Prés. Les titulaires sont amers mais ils se murent désormais dans le silence après avoir alerté les autorités locales.

Consternation et impuissance des élus et tutelles

Le maire de Montcresson (1 400 habitants) Chantal Angevin, « désappointée devant cette fermeture abrupte », compte « redemander une ouverture ». Le conseiller général Alain Grandpierre a manifesté sa consternation devant l’absence de concertation : « Nous avons été placés devant le fait accompli. Cette pharmacie aurait pu être sauvée. » Les élus qui se battent pour maintenir leurs commerces craignent des effets en cascade sur d’autres officines proches et sur la constitution de « déserts pharmaceutiques » aux côtés des déserts médicaux. Loin de conforter cette thèse, l’ARS du Centre estime que ces départs résultent de la volonté des pharmaciens. « Nous avons vérifié que la rupture d’approvisionnement en médicaments pour la population locale n’était pas effective. Nous ne pouvons rien faire d’autre. » Didier Machicoane, coprésident du syndicat des pharmaciens du Loiret rappelle que deux de ces officines ont été ouvertes par dérogation et n’étaient pas forcément viables, dans un environnement difficile, même si elles étaient par ailleurs bien gérées.