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Les AVK comme monnaie d’échanges ?
Mercredi 6 juin a eu lieu la première réunion entre les pharmaciens, les médecins et l’Assurance maladie. L’objectif est de parvenir en juillet à des accords interprofessionnels sur le suivi des patients sous anticoagulants oraux et sur le générique.
C’était la première fois qu’on organisait une telle rencontre et cela a été très positif », déclare Philippe Gaertner, président de la FSPF, après la première réunion, le 6 juin dernier, entre syndicats des médecins (CSMF, SML et MG-France), syndicats des pharmaciens (FSPF, USPO et UNPF) et l’Assurance maladie. « Les trois syndicats de médecins n’avaient pas de position antagoniste avec les pharmaciens », note aussi Catherine Morel, vice-présidente de l’UNPF. Une rencontre importante, notamment après la polémique sur le suivi des patients sous anticoagulants oraux (voir Le Moniteur n° 2932) et la présentation de deux études sur le générique par la CNAMTS le jour même (voir Le Moniteur de la semaine dernière).
Vers une charte commune de bonnes pratiques
« Nous avons fait une explication de texte de la convention pharmaceutique, en particulier du suivi des patients sous antivitamines K, remarque Catherine Morel. C’est une convention où le pharmacien joue un rôle d’alerte pour le patient et le médecin. » Le message a bien été entendu. « Il s’est dit quatre choses, détaille Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Le pharmacien n’est pas médecin et n’ajuste pas les traitements. Il doit y avoir une information entre médecins et pharmaciens. Un document commun doit être remis aux patients afin de les informer. Enfin, nous soutenons tous la politique du générique. »
D’autres réunions vont être programmées courant juin. L’objectif est de parvenir à un protocole interprofessionnel sur le suivi des patients sous anticoagulants oraux en juillet. « Nous allons définir ce que doit être un entretien pharmaceutique, de quelle façon le médecin va être informé par le pharmacien, etc. », explique Michel Chassang. Selon la FSPF, la CSMF et le Syndicat des médecins libéraux (SML), qui ont diffusé un communiqué commun le 8 juin, ce travail pourrait aboutir, outre à un protocole, à « une charte de bonnes pratiques entre les deux professions ».
Médecins et pharmaciens s’entendent sur les AVK
Il reste néanmoins une question en suspens : la rémunération des médecins pour le suivi des patients sous anticoagulants oraux. Une revendication de MG-France : « Nous avons demandé et obtenu le principe qu’un médecin qui équilibre un traitement d’antivitamines K soit rémunéré », relate Claude Leicher, président de MG-France. Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la CNAMTS, « n’a pas fermé la porte », pour reprendre l’expression de Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO.
Cette rémunération serait de l’ordre de 40 euros. Or, si la CSMF n’en fait pas une condition sine qua non pour une coopération entre médecins et pharmaciens, ce n’est pas le cas de MG-France : « Les pharmaciens ont un rôle qui donne de la sécurité à nos prescriptions et nous devons aller plus loin et donc être rémunérés », insiste Claude Leicher. Gilles Bonnefond soutient la démarche du président de MG-France et a organisé une conférence de presse commune avec celui-ci le 13 juin : « Il faut instituer un parcours de soins avec, cela me semble logique, une rémunération pour les médecins. »
La coopération interprofessionnelle a donc un prix. Reste à savoir si l’Assurance maladie est prête à le payer.
Les médecins disent soutenir la politique du générique
« La communication du Gemme a été particulièrement contre-productive », lâche Philippe Gaertner (voir Le Moniteur de la semaine dernière) pour la FSPF. Gilles Bonnefond (USPO) et Michel Caillaud – alors encore président de l’UNPF (lire p. 12) – partagent cet avis. « L’étude de la CNAM montre que 95 % des médecins n’empêchent pas les pharmaciens de substituer », remarque Michel Chassang (CSMF). Pour Claude Leicher (MG-France) : « Il ne faut pas qu’il y ait d’instrumentalisation dans un sens ou un autre et pas de pression sur les médecins. » Quant au Gemme, il se dit « globalement satisfait par la communication de l’Assurance maladie et la volonté marquée de tous les acteurs et notamment des médecins de s’impliquer dans le développement du médicament générique », selon Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme. L’étude de la CNAM a eu pour effet de calmer le jeu. Ce qui devrait se traduire par un accord avant l’été engageant les deux professions dans l’utilisation du générique. Elles ont tout intérêt à unir leurs efforts : les économies réalisées financeront les missions des pharmaciens et la coopération interprofessionnelle.
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