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Industrie pharmaceutique : de la friture sur la ligne avec le gouvernement
L’idylle entre le gouvernement et le Leem semble déjà appartenir au passé. « Il y a un an, les entreprises du médicament faisaient preuve d’optimisme, a rappelé Thierry Hulot, son président, lors des traditionnels voeux à la presse le 17 janvier dernier. La crise du covid-19 avait rappelé à tous le caractère stratégique de notre industrie. Des réformes profondes avaient été engagées, comme celle de l’accès précoce, et nous étions parvenus à retrouver une dynamique nouvelle, avec, à travers le plan Innovation Santé 2030, une feuille de route claire. » Or, pour le Leem, l’année qui vient de se terminer a marqué un coup d’arrêt à cette ambition volontariste. « Le PLFSS 2023 nous a fait retourner à un système de régulation économique basé sur des baisses de prix à répétition et une fiscalité sectorielle sans limite… Nous sommes revenus à une approche purement comptable et court-termiste de la politique du médicament, comme si ce dernier était le problème, alors qu’il est la solution », a regretté Thierry Hulot en énumérant les griefs des entreprises du médicament à l’encontre du PLFSS 2023 : 800 M€ de baisses de prix, comme les années précédentes, un budget du médicament remboursé de 24,6 milliards d’euros, alors que les dépenses représenteront 28 milliards d’euros. « Cela va donc donner lieu à une clause de sauvegarde payée par les entreprises du médicament de 2,4 milliards, car nous devrons rembourser 70 % de ce qui n’a pas été budgété, s’est insurgé le président du Leem. Pire encore, le PLFSS 2023 prévoit que toutes les dépenses d’achats de médicaments de Santé Publique France seraient intégrées à partir de 2024 dans l’enveloppe régulée. Cela aggraverait encore un peu plus l’explosion de la clause de sauvegarde. Selon nos estimations, la régulation du médicament représentera en 2023 12 à 13 % du chiffre d’affaires du secteur, qui viendront s’additionner à une fiscalité déjà très lourde. » Pour le président du Leem, il y a donc urgence à reconstruire les bases de la régulation et du financement du médicament. « La Première ministre semble consciente que nos outils de régulation et de financement doivent être adaptés aux nouveaux enjeux de l’industrie et de l’innovation tout comme aux attentes des patients, a toutefois reconnu Thierry Hulot. Elle m’a ainsi annoncé fin décembre son souhait de lancer dans les prochaines semaines une mission ministérielle afin de proposer des voies de réformes structurelles de nature à mieux concilier soutien aux industries de santé et à l’innovation, accès aux médicaments pour nos concitoyens et impératifs de responsabilité budgétaire. »
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