Au pays des médecins cosmopolites, les français sont rois

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Publié le 20 avril 2013
Par Jean-Luc Decaestecker
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Le nombre de médecins d’origine étrangère exerçant en Belgique est en croissance exponentielle : de 2 401 à fin 2007, il est passé à 4 246 fin 2011, soit une progression de 77 %. Dans le même temps, les effectifs globaux de la profession ne croissaient que de 8,5 % à 54 764 praticiens. Sur ce total, les médecins français sont les plus nombreux à 876, en progression continue depuis 2007 (+ 42 %), et particulièrement marquée en 2011 (99 médecins de plus). Les Français précèdent les Néerlandais (743, + 31 % sur 5 ans) et Roumains (665 contre 120 en 2007), suivis des Allemands (340), Italiens (325) et Grecs (204 contre 95 en 2007).

Cette forte présence française s’explique notamment par un accès réputé plus facile aux études médicales : pas de concours ni de numerus clausus en fin de première année, mais l’obligation d’avoir 12 de moyenne sans aucune note sous 10.

En Wallonie-Bruxelles, cette « facilité  » qui serait la cause du triplement du nombre d’étudiants étrangers entre 2005 et 2010, à 98 % français, a été remise en cause à la mi-2012 par l’instauration de quotas. Effet ou pas de ces nouvelles dispositions, le nombre maximal de dossiers admissibles de non-résidents n’a été dépassé qu’à l’Université libre de Bruxelles (187 dossiers reçus pour 142 places), mais pas à Liège, Louvain, Namur et Mons, le total de dossiers reçus étant de 578 pour un quota de 718. Comme ailleurs, des médecins belges s’expatrient dans d’autres pays. Du coup, la Belgique manque de généralistes, de gériatres et de pédopsychiatres. Et les zones rurales sont, comme en France, touchées.

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