SOCIAL : CMU et AME amputées

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Publié le 4 janvier 2003
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Deux mesures votées par le Parlement dans le cadre de la loi de finances 2003, mettant fin à la gratuité des soins pour les sans-papiers majeurs et entraînant un retard pour l’accès à la CMU, ont provoqué de vives réactions d’associations, de syndicats et de plusieurs mutuelles, les qualifiant de « régression majeure » ou de réforme « humainement inacceptable et socialement absurde ». Le gouvernement les justifie au nom de la « responsabilisation » face aux dépenses de santé. La première supprime la gratuité de l’accès aux soins pour les personnes majeures (et les femmes enceintes) bénéficiant de l’aide médicale Etat (AME), essentiellement les étrangers en situation irrégulière. Ils devront payer le forfait hospitalier en cas d’hospitalisation et le ticket modérateur pour les consultations. « Ils devront payer pour une bronchite 20 Euro(s) avec la radio et la pharmacie, or une personne à l’AME a au maximum 20 Euro(s) par jour pour vivre », dénonce Médecins du monde. Concernant la CMU, l’ouverture des droits est repoussée « au 1er jour du mois qui suit la décision d’attribution », au lieu de « la date de la décision administrative ». « Cette mesure génère des délais de carence inutiles et dangereux pour l’accès aux soins des personnes démunies malades », commente Médecins sans frontières. Le gouvernement a promis aux associations de les consulter avant de rédiger les décrets d’application.

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