Le rapport Attali n’est pas mort

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Publié le 27 septembre 2008
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Le président de la République avait (presque) rassuré les pharmaciens en janvier lors de la remise du rapport Attali en réaffirmant son attachement au monopole… tout en restant d’un silence prudent sur le reste. Bingo ! Huit mois après, une commission parlementaire, chargée des professions réglementées, commence à auditionner les représentants de la profession. Au menu des rencontres de mercredi 17 septembre avec des représentants de l’USPO et, semble-t-il, de l’Ordre : réseau et propriété du capital. « Nous avons rappelé que, contrairement aux cabinets de médecins, la pharmacie ne connaît pas de zones de sous-densité. Et c’est gratuit ! Pas besoin, comme se propose de le faire Nicolas Sarkozy, de surcoter les actes pour inciter à l’installation en zones difficiles, exposa Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO. A quoi bon déstabiliser le réseau officinal alors que l’on risque d’en avoir besoin pour pallier la désertification médicale, voire pour redynamiser certaines zones ? »

« Les répartiteurs ont attisé le feu »

Sur le médicament à prescription médicale facultative, c’est un « parcours de soins » qu’il faut promouvoir. « Si on en fait un parcours de consommation, on est à côté de la plaque », argua l’USPO.

Reste le sujet le plus tangent pour la profession : l’ouverture du capital. « Les répartiteurs ont attisé le feu, accuse Gilles Bonnefond. L’objectif est-il ici d’assouvir l’appétit de certains groupes d’investisseurs ? » Même en cas d’ouverture, ils devraient être les premiers exclus du capital en raison de la distorsion de concurrence occasionnée, selon le syndicat devant la commission parlementaire. « En tout cas, la pharmacie n’a pas besoin de capitaux extérieurs pour assumer ses futures missions », a-t-il défendu. A suivre, donc. Mais, comme on pouvait s’en douter et malgré les déclarations présidentielles, le rapport Attali bouge encore.

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