Entre ministre française et députée européenne, une discordance polie

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Publié le 5 avril 2008
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Il y a un an, le public de Pharmagora était sous le choc de l’injonction européenne contre la France à propos de l’ouverture du capital. Un an après, Roselyne Bachelot s’est déclarée « raisonnablement confiante » sur l’issue du contentieux. Pour la ministre de la Santé, la présidence française, à partir du 1er juillet prochain, sera l’occasion de défendre notre modèle pharmaceutique. Quitte à mettre en avant l’argument de la lutte contre les contrefaçons.

Lors du débat du 29 mars consacré à l’Europe, cet optimisme relatif aura été douché par Françoise Grossetête, députée européenne pourtant connue pour défendre à Bruxelles certaines spécificités françaises en matière de santé. Evoquant l’ouverture du capital, la députée a parlé d’« évolutions à terme assez inéluctables » auxquelles il faudra se préparer « très en amont pour avoir des propositions à faire » le jour J. Le modèle français est bon mais il ne faut pas « se braquer sur la libéralisation », a-t-elle souligné, expliquant en substance que « se crisper » était le meilleur moyen de se faire laminer par la Commission, au contraire d’une approche issue de plusieurs pays.

La profession divisée

Roselyne Bachelot répétait alors que « l’on ne peut transiger » sur le trépied « monopole-maillage-capital »… Sur l’attitude à adopter vis-à-vis de Bruxelles, la différence de vue entre la députée et la ministre n’aura échappé à personne, malgré quelques circonlocutions. Des divergences semblent aussi apparaître au sein de la profession. L’Ordre et l’USPO sont apparemment persuadés que l’abandon de la position sur le capital entraînera le monopole et le maillage dans la tourmente. Et que la position française est tenable en montrant que la profession évoluera très vite.

La FSPF reste prudente tandis que l’UNPF et le Collectif des groupements semblent manifestement convaincus que l’ouverture a de grandes chances de se produire, qu’il faut déjà réfléchir à ses modalités et aux partenaires potentiels de la profession.

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