La campagne de communication de la Fédération arrive à point

Réservé aux abonnés
Publié le 24 mai 2008
Mettre en favori

Annoncée depuis plusieurs semaines, la campagne de communication de la FSPF est fin prête. Elle se fera en deux temps. Objectifs : étonner, faire réfléchir et s’engager.

La campagne de la FSPF « pour la santé publique » démarre le 26 mai. Et même le samedi 24 pour les officines dont le jour hebdomadaire de fermeture est le lundi. « La décision de faire cette campagne avait été prise fin 2007, dès les premières attaques contre la pharmacie, en amont de la remise du rapport Attali, explique Philippe Gaertner, président de la FSPF. Nous voulions dès le début partager avec le public une vision d’un modèle de l’officine à la française. Début avril, avec la campagne de Leclerc, la période a été difficile, même en interne, car nous avions décidé de ne pas y réagir. Et quant à la possibilité d’aller en justice, le référé nous avait été déconseillé par nos avocats. Mais là, on s’est dit qu’il était temps de lancer notre communication. »

Pour délivrer son message, la FSPF a choisi d’étonner, avec un effet distillé en deux temps. Dans un premier temps, les participants sont invités à coller un bandeau adhésif vert (d’une longueur d’1,25 mètre) « Tombez malade aujourd’hui » (voir ci-dessus) sur leur vitrine, dès le 24 ou le 26 donc. Ressemblant à un sparadrap géant, ce bandeau renvoie au site Tombezmaladeaujourd’hui.com où les internautes pourront télécharger des vidéos.

Le second temps de la communication consistera pour les pharmaciens à répondre au premier message, qui était pour le moins incongru, en collant un second bandeau en vitrine le mercredi 28 mai à 10 heures. Il renverra lui aussi à un site Internet.

Presse et radio en renfort

Toujours le 28 mai, les officinaux disposeront de 200 dépliants avec une pétition à destination du grand public. A la même date, ils seront incités à se rendre à un événement organisé dans les villes universitaires (voir aussi p. 12). Les kits de campagne contenant les bandeaux et les dépliants sont distribués par les grossistes-répartiteurs.

Bref, tout est fait pour faire participer les patients et interpeller les politiques. « Cette campagne comporte seulement une croix verte et aucune marque syndicale. Nous tendons la main à tous ceux qui veulent y participer et nous nous sommes beaucoup appuyés sur les étudiants », fait remarquer Philippe Gaertner, qui insiste pour que la campagne soit très visible. Il appelle tout particulièrement les officines parisiennes (« ville où résident les politiques ») à relayer le message.

Publicité

Le coût élevé de la campagne (1 million d’euros) se justifie par les annonces qui seront publiées dans les grands quotidiens régionaux et dans Le Parisien entre le 27 et le 29 mai. Des spots radio, « préférés à une campagne télévisée de trois jours », confie Jocelyne Wittevrongel, présidente de la commission Communication de la FSPF, seront également diffusés à partir du 28 durant environ 10 jours sur France Bleu et France Info.

En Bourgogne, l’union fait la force

En Bourgogne, la campagne de la FSPF côtoiera d’autres affiches… conçues par la chambre syndicale des pharmaciens de la Côte-d’Or (USPO). « C’est la première fois que toutes les instances professionnelles étaient réunies dans la même salle et avaient envie de faire la même chose ! », s’exclame un titulaire de la région. Les syndicats, dont les avis sont régulièrement divergents, n’ont semble-t-il pas hésité une seconde à harmoniser leurs dates d’affichage. A tel point que la FSPF fait parvenir aux officines non seulement sa campagne, mais aussi celle de l’USPO en recommandant par courrier de les mettre en place simultanément. La campagne de la Fédération ne comporte aucune signature. Celle que véhicule l’USPO est siglée : USPO, FSPF, UNPF mais aussi APR, groupements de pharmaciens et associations d’étudiants (voir ci-contre). Alexandre Berenguer, président de la chambre syndicale de la Côte-d’Or, recommande, dans un courrier estampillé « pharmaciens solidaires », d’installer l’affiche le 27 mai « à partir de 9 heures impérativement » et de la laisser en place au moins 15 jours. Il encourage même ses confrères à envoyer des photos de leurs vitrines. D’autres affiches aux messages plus agressifs pourraient venir relayer cette campagne si le besoin s’en fait sentir.

« Mettre en place une synergie plutôt qu’une concurrence là où il faut être complémentaire et uni malgré des sensibilités différentes, c’est beaucoup plus valorisant », s’enthousiasme Jocelyne Wittevrongel, présidente de la commission communication de la FSPF.