Les convictions de l’USPO

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Publié le 24 avril 2004
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L‘année 2003 a été mauvaise pour l’officine et cette année risque de l’être tout autant », déplorait Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’USPO, lors de la conférence organisée par le syndicat et intitulée « L’économie de l’officine : stratégie d’avenir ou pharmacien bouc émissaire ? ». Selon ce syndicat, l’officine pourrait perdre, en 2004, 70 millions d’euros (MEuro(s)) avec le TFR, 22 MEuro(s) avec la troisième tranche de marge, 8 MEuro(s) avec la suppression des 30 centimes pour les médicaments à délivrance particulière et 180 MEuro(s) supplémentaires avec la baisse des remises grossistes. Soit 280 MEuro(s) de pertes ou d’économies selon le côté duquel on se place : pharmacien ou Etat.

En prenant en compte une éventuelle seconde vague de TFR, la baisse des remises sur le générique, la seconde vague de déremboursements, la facture pourrait être plus lourde : 320 MEuro(s) ! « Aujourd’hui, nous sommes les seuls à faire marcher la machine. Chaque boîte de générique vendue fait faire 2,02 euros d’économie à l’assurance maladie, a expliqué Gilles Bonnefond. Il est temps pour la profession d’en récupérer une partie, ce qui permettrait notamment de revaloriser les gardes. »

Reste néanmoins des perspectives intéressantes. « Nous devons absolument nous impliquer dans la réforme de l’assurance maladie. Si le pharmacien n’y participe pas, il aura laissé passer sa chance», faisait remarquer Patrice Devillers, président de l’USPO, qui souhaite la mise en place d’objectifs de substitution individualisés pour éviter « la sanction collective du TFR » et réclame un débat sur les remises arrière « pour que l’on s’impose et non que l’on s’impose à nous ». « La marge commerciale n’est pas tout, a conclu Gilles Bonnefond. Il faut montrer ce que l’on sait faire en termes de santé publique. La prescription pharmaceutique, que nous défendons depuis longtemps, apparaît aussi comme une solution d’avenir pour la profession, notamment vis-à-vis de la désertification médicale puisque le pharmacien sera bientôt le seul interlocuteur de santé publique dans certaines régions françaises. »

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