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Publié le 1 mai 2004
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Il faudra encore du chemin aux 10 nou veaux entrants pour atteindre le niveau de santé des 15 de l’Uni on Européenne et proposer une offre de soins adaptée. A l’exce ption de Chypre et de Malte, les anciens pays du bloc soviétique restent marqués par le systèmecentralisé, fondé sur la gratuité des soins, car actérisé par des sureffectifs dans les hôpitaux et des soins primaires peu développés. La prévention est toujours insuffisante et le statut des professionnels de santé très médiocre. Ra dioscopie.

Hongrie

La caisse d’assurance maladie gère un fonds national autonome mais sous surveillance du ministère des Finances. La situation est médiocre sur le plan sanitaire malgré les 6,8 % de PIB consacrés à la santé : taux de mortalité le plus élevé de l’OCDE pour les cancers des voies respiratoires, les maladies cardiovasculaires et les cirrhoses du foie. Avec 18 boîtes en moyenne/an/hab., le pays est le 2e consommateur de médicaments en Europe après la France. Le système de santé est surdimensionné, caractérisé par des dessous de table et une forte corruption. En 2002, le gouvernement a donc augmenté de près de 50 % les salaires du personnel médical.

Slovaquie

Le pays consacre 7,4 % de son PNB aux soins de santé mais les résultats se font attendre : la mortalité infantile est deux fois plus élevée qu’en République tchèque et l’espérance de vie moins longue. En 2002, le déficit du régime de sécurité sociale (89 % de financement public) était estimé à 10 millions d’euros. La consommation de médicaments a atteint 35 % du poste « soins de santé ». Depuis le 1er juin 2003, un ticket modérateur symbolique (hôpital, ville, pharmacie) a été instauré pour réduire les visites chez le médecin, améliorer les revenus des praticiens et diminuer la corruption.

Pologne

Le plus grand pays de l’Europe centrale. Le système de santé subit les aléas de l’instabilité politique. En 2003, un fonds national de santé a été mis en place, une centralisation qui s’est traduite par un rationnement des crédits. Les 3,8 % du PNB consacrés à la santé sont insuffisants pour couvrir toutes les prestations prévues par la loi. Les hôpitaux, modernisés, ne sont pas à même de faire face aux frais de personnel, de fonctionnement et de médicaments. Les patients doivent assumer une grande partie des frais. La contribution, assurée par le prélèvement sur salaire, sera relevée de 0,25 point par an pour atteindre 9 % dans 4 ans. La qualité du service a cependant progressé : la mortalité infantile (9,7/1 000) est nettement inférieure à celle des voisins de l’Est ; l’espérance de vie s’est fortement allongée (74 ans).

République Tchèque

La croissance a eu un effet positif sur l’évolution des soins de santé (8 % du PNB), proche des standards de l’UE. Mais le système d’assurance obligatoire, instauré en 91 avec la création de caisses d’assurance maladie décentralisées recueillant les contributions sociales et contractant avec les prestataires de services, n’a pas abouti à une rationalisation suffisante. La gratuité des soins a été conservée d’où un nombre moyen de consultations annuelles 3 fois plus élevé que dans l’UE (+ de 14 par an). La consommation de médicaments augmente de 10 % en moyenne par an. Depuis 2004, chaque hôpital doit adopter, pour au moins 50 % des opérations, un système qui définit pour chaque patient un « diagnostic type » sur la base duquel sera calculé le taux de remboursement.

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Slovénie

8,23 % du PNB sont consacrés à la santé. Le système d’assurance obligatoire alimenté par les cotisations sociales, qui couvre 75 à 80 % des dépenses et peut être complété par une assurance complémentaire, est en déficit depuis 2000. Le coût des médicaments, les taux de croissance élevés des salaires des médecins, l’évolution démographique posent des problèmes de financement. Le pays connaît l’un des plus forts taux d’absentéisme pour raison médicale d’Europe en raison du taux d’indemnisation en cas de maladie (entre 80 et 100 % du salaire sans limitation de durée).

Malte

Malte, qui dispose d’une économie développée, est le plus petit pays à adhérer à l’UE. Le système de santé repose sur une couverture générale, financée par les cotisations, qui peut être complétée par une complémentaire privée. Le niveau de santé est relativement élevé avec une espérance de vie de 74,4 ans pour les hommes et 80,1 ans pour les femmes. La mortalité infantile était de 7,2/1 000 en 98. Le diabète est une des plus importantes maladies chroniques. Les causes de décès les plus fréquentes sont les maladies cardiovasculaires, suivies par les cancers.

Pays baltes

Ces dernières années, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie se sont démarquées du système centralisé en introduisant des « caisses de maladie » régionales placées sous la gestion des pouvoirs publics provinciaux. L’espérance de vie y est la plus faible du groupe des 10 entrants. Dans de nombreux cas, les pouvoirs publics manquent de moyens et c’est le patient qui doit débourser. Les dépenses publiques de santé sont très faibles en Lettonie et Lituanie (respectivement 4 % et 3,4 % du PIB pour 6,25 % en moyenne dans l’UE). Elles ont même chuté en Lettonie où une part du financement du système de santé repose sur un transfert des recettes de l’impôt sur le revenu (28,4 %). En Estonie, il est assuré par les cotisations, des taxes et la contribution directe du patient (pour une visite chez le médecin, par jour d’hôpital). Le gouvernement également d’instaurer des mesures pour limiter la très forte croissance de consommation de médicaments. De son côté, la Lituanie est en train de mettre en place un projet, financé par les fonds de l’UE, de modernisation et de restructuration des établissements de soins. »

Chypre

L’appartenance syndicale y est très élevée en raison notamment de la couverture d’assurance maladie qu’elle confère car il n’existe pas de système d’assurance maladie. Le gouvernement fournit des soins gratuits dans le secteur de santé publique, pour ses employés et leurs familles, pour les plus pauvres, qui sont financés par une taxation générale. Le secteur privé a pris une large place. En mai 2001, les autorités chypriotes ont adopté un plan national de santé à couverture universelle qui doit être opérationnel dans les 5 ans.