Yonne : Un redécoupage des secteurs réussi

L’élargissement des secteurs de garde, l’Yonne l’expérimente depuis neuf mois. Le nombre de secteurs y est passé de 17 à 10 (le département compte 124 officines dont 96 en milieu rural). Les représentants de l’officine attendent d’être à nouveau réunis par le préfet, d’ici janvier, pour pérenniser le système. « Nous avons quelques retouches à faire, mais les confrères sont satisfaits, à une ou deux exceptions près », explique Gérard Lannes, président du syndicat départemental. Les secteurs définis par les officinaux correspondent à la sectorisation des brigades de gendarmerie. « Cette réorganisation tient compte du nombre de pharmacies par secteur et surtout du rééquilibrage du tour de garde entre le secteur urbain et le secteur rural », note la DDASS. Il s’agissait aussi d’accroître la sécurité de la délivrance. « Au plan pratique, nous allons peut-être nous orienter vers un serveur vocal qui aiguillera sur la pharmacie de garde la plus proche », relève Gérard Lannes.

La coordination des gardes entre pharmaciens et médecins ne semble pas un problème. La DDASS, qui a également participé à la réorganisation des gardes médicales en février 2004, estime que la mise en place de la permanence des soins de ville devrait entraîner une baisse des délivrances d’ordonnances et que, « par voie de conséquence, les pharmacies devraient être moins sollicitées ».

Ne reste que le ressentiment de certains élus, comme celui du canton de Bléneau, à la limite du Loiret. L’Yonne républicaine du 30 octobre dernier cite le cas d’un habitant ayant dû parcourir 106 km pour aller à la pharmacie de garde, ou encore un pharmacien de garde refusant de se déplacer pour un seul médicament. Les élus envisagent donc d’aiguiller les habitants, via la presse, vers les pharmacies du Loiret voisin. En attendant la constitution de deux maisons médicales début 2005 qui, « par un heureux hasard, sont à proximité immédiate de pharmacies », note le quotidien.