L’HE de myrte

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Publié le 8 février 2014
Par Sylviane Le Craz
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Qu’est-ce que c’est ?

• L’HE de myrte est extraite par distillation à la vapeur d’eau des rameaux feuillus de Myrtus communis (Myrtacée), un arbrisseau de 2 à 3 mètres de hauteur, très répandu dans le bassin méditerranéen et portant de nombreuses ramifications à l’écorce rougeâtre, aux feuilles persistantes ovales, lancéolées, luisantes et coriaces, et aux fleurs blanches délicates pourvues de nombreuses étamines.

• Selon l’origine géographique, deux HE riches en 1,8-cinéole (45 % de l’HE), un oxyde terpénique, sont produites :

– l’HE de myrte à cinéole, dite myrte vert, originaire de Corse, à l’odeur camphrée et légèrement poivrée, contenant de l’alphapinène (25 % de l’HE), un monoterpène ;

– l’HE de myrte à acétate de myrtényle, dite myrte rouge, originaire du Maroc, à l’odeur fraîche et boisée, contenant de l’acétate de myrtényle (21 % de l’HE), un ester monoterpénique.

• A noter : il existe également une HE issue des baies, noires à maturité.

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Quelles sont ses propriétés ?

• L’huile essentielle de myrte vert a une activité mucolytique, expectorante et décongestionnante remarquable en raison de la présence de 1,8-cinéole et d’alphapinène. Le 1,8-cinéole stimule les glandes à mucine et l’activité ciliomotrice de la muqueuse bronchique. S’y ajoutent des vertus antibactériennes modérées.

On attribue également à cette HE des propriétés décongestionnante prostatique, inductrice du sommeil, tonique et astringente cutanée, stimulante hépatocytaire et hormon-like (thyroïde, ovaire).

• L’HE de myrte rouge est davantage décongestionnante veineuse et lymphatique et antispasmodique, en raison de la présence d’acétate de myrtényle. Neurotrope, cet ester monoterpénique agit au niveau thoracoabdominal.

Quelles sont ses utilisations ?

• L’HE de myrte vert est utilisée en cas de pathologie de la sphère bronchopulmonaire avec encombrement muqueux (bronchite, sinusite, asthme), d’insomnie, de fatigue hépatique, voire d’hypothyroïdie. En cosmétique, c’est pour son action antirides qu’elle est employée.

• L’HE de myrte rouge est intéressante en cas de varices, d’hémorroïdes, de dysménorrhées. Certains lui portent un intérêt pour lutter contre la toux spasmodique du fumeur.

Quelles sont les doses efficaces ?

– Myrte vert : par voie orale, 2 gouttes d’HE 3 fois par jour sur un support neutre pour l’action pulmonaire. En cosmétique, une goutte de l’HE ajoutée à une noisette de crème de jour quotidiennement.

– Myrte rouge : en massage, 3 gouttes d’HE dans 5 gouttes d’huile de noisette du bas des jambes vers le haut, 2 à 3 fois par jour.

Pour l’action antispasmodique, l’application s’effectue au niveau du plexus solaire et du ventre.

Quels sont ses risques ?

Dermocaustiques (rougeur, irritation, prurit), les terpènes nécessitent une dilution à 50 % de l’HE. Un phénomène de sensibilisation est également à craindre en cas d’usage prolongé.

Sources : P. Franchomme, D. Pénoël, L’Aromathérapie exactement, édition Roger Jollois, 2001 ; D. Baudoux, L’Aromathérapie – Se soigner par les huiles essentielles, éditions Amyris, 2007 ; M. Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éditions Sang de la terre et Médial, 2012 ; A. Zhiri, D. Baudoux, M.-L. Breda, Huiles essentielles chémotypées, éditions Inspir, 2009

CE QU’IL FAUT RETENIR

• La principale activité antimicrobienne serait essentiellement due à la présence d’antiseptiques ou de conservateurs synthétiques.

• HE de myrte vert : mucolytique, expectorante et décongestionnante.

• HE de myrte rouge : antispasmodique, décongestionnante veineuse et lymphatique.

• HE dermocaustique à diluer à 50 %.