Les étiquettes électroniques
Changements de prix et augmentation des taux de TVA font valser les étiquettes sur vos rayons. Et si vous passiez à l’ère de l’affichage électronique des prix ? Retour d’expériences.
Nos changements de prix étaient trop fréquents et les processus d’étiquetage trop complexes pour continuer d’utiliser des étiquettes en papier », se souvient Sylvain Taboulot, titulaire à Charlieu dans la Loire. La gestion du réapprovisionnement et des remises ont été chronophages pour les équipes. Ajoutez la pression réglementaire sur l’affichage des prix… et l’étiquetage électronique prend tout son sens.
2 000 officines équipées
Les fournisseurs d’étiquettes électroniques, ayant déjà bien labouré le marché des grandes et moyennes surfaces, se concentrent de plus en plus sur les commerces de proximité. Résultat : depuis 2009, l’offre d’étiquettes électroniques de gondoles (EEG) se développe en pharmacie. Près de 2?000 seraient déjà équipées. « Il est normal, et même impératif, d’informer correctement notre clientèle », souligne Sylvain Taboulot.
A Illkirch-Graffenstaden, dans le Bas Rhin, ce sont sensiblement les mêmes raisons qui ont poussé Gonzague Abscheidt à s’équiper. « Je l’ai fait autant pour des raisons légales que commerciales », résume-t-il. Le titulaire a donné à son officine de 250 m2 de surface de vente, accueillant 800 clients par jour, une position très concurrentielle au niveau des tarifs pratiqués. Chez lui, les clients achètent aussi un prix. « Ce qui m’importait, c’était de gérer au mieux la fréquence des changements de prix. A la baisse comme à la hausse. Pour moi qui travaille beaucoup sur le prix, il n’y a rien de pire que de mener une négociation serrée avec mes fournisseurs, et d’être incapable de la répercuter immédiatement sur mes rayons. »
Gare à l’uniformité !
Les clients, habitués aux étiquettes électroniques dans les supermarchés, les remarquent à peine en pharmacie. Mais apprécient le confort de lecture et l’uniformité des informations. Revers de la médaille, Gonzague Abscheidt déplore la certaine monotonie qui s’est installée dans ses rayons. Les prix ont certes gagné en visibilité mais les linéaires peuvent perdre en attractivité. Les étiquettes étant toutes identiques, l’œil du chaland glisse sur les rayons sans que rien ne retienne son attention… Il y a un an, le titulaire a même dû faire un petit retour en arrière en réintroduisant des supports en papier entre ses étiquettes électroniques. Une façon d’animer le rayon pour mieux signaler les produits en promotion. « Je regrette que notre fournisseur ne nous ait toujours pas fourni de décorations d’étiquettes électroniques, comme on trouve en grande distribution », confie Gonzague Abscheidt.
Confort de travail
En fait, c’est pour l’équipe que l’étiquette électronique représente le changement le plus radical. Exit les tâches ingrates, voire dévalorisantes, de découpage et de collage des étiquettes. Nécessitant une courte formation, les titulaires désignent généralement une ou deux personnes responsables du dispositif. Multiplier les utilisateurs pourrait aussi multiplier les erreurs de manipulation. « Après, l’utilisation du logiciel est assez simple », affirme Gonzague Abscheidt. Quant à l’argument des commerciaux sur l’économie de salaire en rayonnage, il laisse perplexes nos titulaires. « Je paye toujours un rayonniste explique Gonzague Abscheidt, mais disons que mes rayons sont mieux rangés. En fait, nous avons gagné en confort de travail. Cela permet à l’officine de monter en gamme. »
ProspectiveVers des étiquettes interactives ?
Bien qu’alléchant, le dispositif d’étiquettes électroniques est assez coûteux : compter 15 000 € pour 2 000 étiquettes avec PC, logiciel, transmetteurs et supports fournis. Après les étiquettes à segment (qui ne présentaient qu’un seul prix) et les étiquettes graphiques (capables de présenter plusieurs informations), les fournisseurs annoncent les étiquettes interactives qui permettent d’interagir avec le smartphone du chaland. On n’arrête pas le progrès !
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