L’huile essentielle de sapin de Sibérie

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Publié le 22 novembre 2014
Par Sylviane Le Craz
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Qu’est-ce que c’est ?

• L’HE de sapin de Sibérie est extraite par distillation des rameaux frais d’aiguilles d’Abies sibirica (Abiétacées), un arbre à la cime conique pouvant atteindre 20 à 40 m de hauteur. Ce sapin aux aiguilles persistantes et au tronc pouvant mesurer jusqu’à 1 m de diamètre se développe lentement entre 600 et 2 500 mètres d’altitude sur les terres gelées (jusqu’à – 50 °C) des régions froides et sauvages de Sibérie.

• Cette HE fluide et limpide, incolore à jaune très clair, à l’odeur fraîche, résineuse et boisée, est riche en acétate de bornyle (30 % de l’HE), un ester terpénique, et en monoterpènes (65 % de l’HE) : camphène, delta-3-carène, alphapinène, limonène…

Quelles sont ses propriétés ?

• L’alphapinène stimule les glandes à mucine, mais de façon moins brutale que le cinéole (par exemple dans l’huile essentielle d’Eucalyptus globulus). S’y ajoutent les effets expectorants, balsamiques (qui adoucissent les muqueuses respiratoires), décongestionnants et antiseptiques respiratoires des monoterpènes.

• L’acétate de bornyle confère à l’HE de sapin de Sibérie des propriétés antispasmodiques puissantes par son action à la fois neurotrope et musculotrope.

• Cet ester présente également une action anti-inflammatoire proche de celle des aldéhydes (par exemple dans l’huile essentielle d’eucalyptus citronné) : il intervient lors de la phase primaire de l’inflammation. Cette action anti-inflammatoire est complétée par la stimulation de l’axe hypophyso-corticosurrénalien par les monoterpènes à l’origine de la sécrétion de cortisol endogène.

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• Les esters sont également calmants alors que les monoterpènes sont stimulants : en découle une huile essentielle rééquilibrante nerveuse.

Quelles sont ses principales utilisations ?

• L’HE de sapin de Sibérie s’emploie en frictions sur le thorax dans les affections bronchopulmonaires, notamment asthmatiformes, ainsi qu’en diffusion atmosphérique pour son côté assainissant et parfumant.

• Une application est possible localement en cas de crampes et de contractures musculaires, de rhumatismes et d’arthrose en synergie avec d’autres huiles.

• Cette HE est par ailleurs intéressante en cas de fatigue physique et nerveuse par son action stimulante surrénale.

Quelles sont les doses efficaces ?

– En frictions sur le thorax : 3 à 4 gouttes dans 2 gouttes d’huile de noyaux d’abricot 3 fois par jour.

– En application locale pour les douleurs articulaires : 2 ml d’HE associés à 1 ml d’HE de thym à feuilles de sarriette, 1 ml d’HE de gaulthérie couchée, 2 ml d’HE de katafray et de l’huile de noyaux d’abricot, qsp 15 ml. 2 à 3 applications locales par jour.

– En diffusion atmosphérique : quelques gouttes dans un diffuseur à HE.

Quels sont ses risques ?

• Appliqués sur la peau, les terpènes sont susceptibles de provoquer une irritation (rougeur, sensation de chaleur, prurit), d’une intensité variable selon les types de peau et toujours avec un délai de latence par rapport aux phénols (par exemple HE de thym CT thymol). En cas d’usage prolongé, diluer l’HE dans une huile végétale à 50 %.

• Le limonène peut présenter un risque d’allergie chez certaines personnes sensibles. Faire un test d’application dans le pli du coude.

Sources : M. Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éditions Sang de la terre et Médial, 2012. P. Franchomme, D. Pénoël, L’Aromathérapie exactement, édition Roger Jollois, 2001. D. Baudoux, L’Aromathérapie – Se soigner par les huiles essentielles, éditions Amyris, 2007.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• HE décongestionnante, expectorante, balsamique et antiseptique, ainsi qu’antispasmodique et anti-inflammatoire.

• Intéressante pour les affections bronchorespiratoires, notamment asthmatiformes, articulaires et musculaires et en cas de fatigue physique et nerveuse.

• Faire un test pour éliminer tout risque d’allergie et diluer à 50 % en cas d’utilisation prolongée.