Congrès des pharmaciens à Nantes : la rémunération à l’ordonnance en débat

© La rémunération au coeur du débat au Congrès national des pharmaciens, à Nantes, lors de l’intervention de Nicolas Revel, directeur général de l’Assurance maladie - DR

Congrès des pharmaciens à Nantes : la rémunération à l’ordonnance en débat

Publié le 24 octobre 2016
Par Loan Tranthimy
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Invité au Congrès national des pharmaciens le samedi 22 octobre à Nantes, Nicolas Revel, directeur général de l’Union nationale des caisses de l’assurance maladie (UNCAM) a rappelé que l’un des enjeux de la prochaine convention pharmaceutique est de continuer de déconnecter la rémunération des pharmaciens des prix des médicaments, dans la perspective de baisses de prix qui vont se poursuivre. Les négociations entre UNCAM et syndicats de pharmaciens doivent débuter en janvier prochain.

« Nous ne partons pas de rien. Il y a déjà eu un travail conventionnel avec l’avenant sur la rémunération signée en 2014. Il faut continuer à le faire évoluer », a déclaré Nicolas Revel.

La réforme de la rémunération a déjà permis de faire basculer 53 % de la rémunération réglementée de l’officine sur le médicament remboursé sous la forme d’honoraires, rappelle la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), co-organisatrice de ce congrès avec l’Association de pharmacie rurale (APR) et l’UTIP.

Quelles sont les pistes possibles d’évolution de la rémunération ? Sur cette question, Nicolas Revel n’a pas souhaité entrer dans le détail. « Il y a des équilibres à trouver. Les honoraires à l’ordonnance complexe est une piste. Et établir des honoraires pour les patients en ALD est à étudier », indique-t-il.

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Philippe Besset, vice-président de la FSPF, est plus vindicatif. Il estime que la rémunération de demain passe pour les pharmaciens par la création des honoraires par ordonnance à deux niveaux : des honoraires dits « de socle », qui sont la contrepartie des missions de tenue du dossier du patient et par ailleurs des majorations pour le suivi de dossiers complexes (patients chroniques, patients âgés…).

Quoi qu’il en soit, Philippe Besset estime que le taux d’évolution des budgets alloués à  la pharmacie doit être le même que celui des autres professionnels de santé.

« Nous demandons que la pharmacie d’officine ne soit plus la laissée pour compte et qu’elle ait les moyens d’assumer l’ensemble des missions qui lui sont confiées. L’officine doit bénéficier sur la période de la prochaine convention, soit entre 2017 et 2022, de la progression de l’Ondam comme toutes les composantes de la santé », a également martelé Philippe Gaertner, président de la FSPF. L’Ondam, ou objectif national des dépenses d’Assurance-maladie, actuellement fixé à 1,75 % et porté à 2,1 % dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017, a enregistré une évolution négative de -0,5 % depuis deux ans pour les dépenses concernant le médicament.

« Je comprends que vous ayez des espérances. Mais si on dit que l’évolution de la rémunération du pharmacien se fera en fonction d’un taux fixe, ce serait du salariat », rétorque Nicolas Revel.