Ouverture du capital et fin du monopole : la double menace se confirmerait-elle ?

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Ouverture du capital et fin du monopole : la double menace se confirmerait-elle ?

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Publié le 29 janvier 2024
Par Yves Rivoal
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Pierre-Olivier Variot, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine a échangé avec le député Louis Margueritte, corédacteur du rapport sur la déréglementation des professions réglementées piloté par Marc Ferracci.

Lors de son point presse vendredi 26 janvier, Pierre-Olivier Variot, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a révélé qu’il avait échangé avec Louis Margueritte, député Renaissance de Saône-et-Loire, qui se trouve aussi être le corédacteur du rapport sur la déréglementation des professions réglementées piloté par Marc Ferracci, député des Français de Suisse et du Liechtenstein, et vice-président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. « Après avoir été contacté par le président de l’USPO de Saône-et-Loire au sujet des négociations conventionnelles, ce député a accepté de nous recevoir pour discuter, a confié Pierre-Olivier Variot. Au fil de la conversation, j’ai compris que ce monsieur avait une vision très libérale de la pharmacie, et que le rapport Ferracci risquait de s’attaquer aux piliers de l’officine. Concernant le maillage officinal, j’ai l’impression que l’importance de conserver une pharmacie de proximité partout sur le territoire a bien été comprise. Mais pour ce qui est du capital et du monopole, j’ai bien peur que le rapport essaye de les remettre en cause. Il a en effet évoqué la vente de médicaments en grandes surfaces et sur Internet. Je lui ai répondu que si l’on s’aventurait sur ces terrains-là, ce serait la porte ouverte à des plateformes comme Amazon qui ne seraient pas détenues par des pharmaciens. Ce qui reviendrait à prendre le risque de transformer le parcours de soins en parcours de consommation, et à mettre en péril la sécurisation de la délivrance des médicaments aux patients… »

Si la profession est menacée, la mobilisation ne sera plus une option

Au lendemain de cet échange, Pierre-Olivier Variot ne cachait pas son inquiétude. « Ce rapport, qui devrait être publié en mars, pourrait représenter un réel danger pour la profession, redoute-t-il. J’ai rappelé à ce député, qu’en 2014, lorsque les piliers de la pharmacie avaient déjà été attaqués, 98 % des pharmaciens étaient descendus dans la rue, les 2 % restants ayant été réquisitionnés par les agences régionales de santé (ARS). Et que si la profession devait à nouveau être menacée, la mobilisation serait à la hauteur des enjeux. »

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