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- Des pictogrammes « Grossesse » peu satisfaisants
Des pictogrammes « Grossesse » peu satisfaisants
Une intention louable, des conséquences incertaines », le titre du communiqué relatif aux pictogrammes grossesse, adopté par l’Académie nationale de médecine le 6 février 2018, résume bien sa pensée.
Les pictogrammes « Médicament + grossesse = danger » et « Médicament + grossesse = interdit » doivent figurer sur le conditionnement extérieur des médicaments tératogènes ou fœtotoxiques. Mais pour l’Académie, « l’absence de précision sur un certain nombre de points cruciaux introduit une difficulté d’interprétation et une confusion qui inciteront les firmes à élargir le champ de l’apposition des pictogrammes dans une optique de protection médico-légale ». Elle craint que le message essentiel ne soit noyé dans un bruit de fond, en particulier pour la quinzaine de substances tératogènes telles que l’acide valproïque, l’isotrétinoïne, le méthotrexate…La majorité d’entres elles nécessite la signature d’un accord de soins (voir pp. 28-29). Même interrogation pour la quarantaine de substances fœtotoxiques telles que des AINS (ibuprofène…) et des IEC.
S’ajoute en outre le risque de perte de chance, les pictogrammes pouvant conduire les patientes à refuser un traitement indispensable (l’anti-rejet azathioprine par exemple).
Afin d’aboutir à une mesure efficiente, l’Académie a donc recommandé la redéfinition du périmètre de ces pictogrammes afin que « seules les substances ayant fait la preuve de leur effet délétère pour la grossesse humaine » soient visées par l’action de communication. Pour les autres, elle préconise « des échanges entre prescripteurs, pharmaciens et patientes ».Fin de non-recevoir de la Direction générale de la santé, qui, le 20 février, a indiqué qu’aucune évolution du périmètre du décret n’était prévue. Comme l’Académie, elle estime que c’est aux professionnels de santé « d’expliquer l’objectif de ce pictogramme et les raisons qui nécessitent de continuer le traitement en fonction de la situation particulière de chaque femme, afin qu’elles puissent faire leur choix thérapeutique éclairé ». Il est donc l’heure de préparer les argumentaires, par exemple pour la dispensation de substituts nicotiniques, seul traitement médicamenteux autorisé chez la femme enceinte, désormais étiquetés « Danger grossesse ». Pour d’autres spécialités comme Titanoréine également estampillée, la consultation du Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) sera une aide précieuse.§
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