Maladie de Parkinson : l’information comme premier remède

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Maladie de Parkinson : l’information comme premier remède

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Publié le 10 avril 2025
Par Mathilde Combel
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À l’occasion de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson, ce 11 avril, l’association France Parkinson se mobilise pour renforcer la sensibilisation autour de cette pathologie neurodégénérative en pleine progression. Parmi les enjeux majeurs, la reconnaissance du lien entre l’exposition aux pesticides et le développement de la maladie mérite d’être soulignée, notamment dans le contexte professionnel et environnemental français.

Une progression mondiale alarmante

Les données épidémiologiques confirment une croissance importante des cas à l’échelle mondiale. En 2021, 11,9 millions de personnes étaient atteintes de la maladie de Parkinson. D’ici 2050, ce chiffre pourrait dépasser les 25 millions, soit une hausse de 112 %. En France, environ 270 000 personnes vivent actuellement avec la maladie, et chaque année, 27 000 nouveaux cas sont diagnostiqués. Selon France Parkinson, au vu des projections démographiques à venir, une personne sur cinquante pourrait être concernée dans les décennies futures.

La prévalence de la maladie a bondi de 297 % entre 1990 et 2021. En Europe de l’Ouest, elle devrait encore doubler d’ici 2050. En France et en Belgique, cette hausse sera encore plus marquée, avec un triplement attendu du nombre de patients.

Une augmentation des cas aux origines multiples

Le vieillissement de la population est le principal facteur à l’origine de l’augmentation des cas. En France, la pyramide des âges est marquée par une part importante de seniors, de telle sorte que, dans les prochaines années, le nombre de cas devrait tripler alors que dans le reste de l’Europe, le nombre de cas devrait « simplement » doubler.

Un autre facteur attire particulièrement l’attention : l’environnement. L’exposition aux pesticides, en particulier dans certaines activités agricoles comme la viticulture, joue un rôle dans le développement de la maladie mis en évidence depuis un certain temps. La maladie de Parkinson figure d’ailleurs depuis 2012 sur le tableau des maladies professionnelles du régime agricole. Dans les zones viticoles, l’incidence de la maladie augmente localement d’environ 10 %. France Parkinson se mobilise également pour contester la ré-autorisation de l’utilisation du glyphosate alors que ses effets nocifs sont avérés.

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Des symptômes de la maladie visibles et invisibles

La maladie de Parkinson est située au deuxième rang des maladies neurodégénératives après la maladie d’Alzheimer et autres démences.

Pas moins d’une soixantaine de symptômes liées à la maladie de Parkinson peuvent affecter les patients. Les trois principaux signes moteurs qui permettent de poser le diagnostic sont la lenteur des mouvements, la rigidité du corps et le tremblement des membres au repos.

D’autres aspects, non moteurs mais tout aussi invalidants comme la fatigue, les troubles du sommeil, la dépression et la constipation participent à une altération significative de la qualité de vie. Principales causes de handicap dans le monde, elle représente la plus forte croissance en termes d’invalidité.

Une campagne de sensibilisation pour faire reculer la maladie

À l’occasion de cette journée, France Parkinson se mobilise pour mettre en lumière principalement deux enjeux : investir dans la recherche pour accélérer le développement de nouveaux traitements et promouvoir une meilleure prise en charge, c’est-à-dire améliorer la qualité de vie des patients et faire de la prévention sur la progression des symptômes. Entre le 1er avril et le 31 mai, une soixantaine d’évènements sont organisés par les comités départementaux de l’association pour sensibiliser et informer les personnes malades, leurs proches, les aidants et les professionnels sur les mécanismes à l’œuvre dans la maladie et comment mieux vivre avec la maladie.