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Déprescription : les situations à risque à cibler en priorité
Le 20 mars 2025, l’Agence régionale de santé (ARS) et l’Observatoire des médicaments, dispositifs médicaux et innovations thérapeutiques (Omédit) du Grand Est ont réuni à Strasbourg professionnels de santé et institutionnels autour d’un sujet stratégique : la déprescription.
Introduite dans la convention médicale de 2024, cette démarche consiste à réduire ou arrêter des médicaments dont le rapport bénéfices/risques est devenu défavorable. Elle mobilise tous les professionnels de santé, en particulier les pharmaciens d’officine, en première ligne pour repérer les situations à risque.
Une fiche « pense-bête » pour guider les professionnels
L’ARS et l’Omédit ont publié une fiche pratique à l’attention des prescripteurs. Objectif : identifier les situations cliniques fréquentes justifiant une réévaluation thérapeutique.
Parmi les signaux d’alerte figure la polymédication, en particulier chez les patients âgés ou en situation de fragilité, dont les paramètres physiologiques évoluent rapidement. Une perte de poids significative peut ainsi modifier la pharmacocinétique d’un médicament et nécessiter un ajustement ou un arrêt.
Interactions, effets indésirables et absence d’efficacité
Une interaction médicamenteuse avérée ou potentielle doit systématiquement conduire à une réévaluation. L’introduction d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ou d’un anticoagulant oral comme l’apixaban ou le rivaroxaban impose, par exemple, une vigilance accrue, notamment chez le patient avec une fonction rénale altérée.
Autres indicateurs : l’absence d’efficacité clinique, l’apparition d’un événement indésirable (chute, malaise) ou l’observation d’un effet secondaire lié à la prise du médicament.
Prescription devenue obsolète : alerter le prescripteur
Certaines prescriptions peuvent persister alors même que leur indication initiale a disparu. C’est souvent le cas des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), initiés ponctuellement et maintenus sans justification.
Le médecin doit aussi s’interroger sur la pertinence de poursuivre un traitement lorsque le rapport bénéfices/risques se déséquilibre, en particulier en lien avec l’évolution de l’état de santé du patient.
Hors AMM, posologies excessives : des signaux à ne pas ignorer
La durée de prescription au-delà de l’AMM constitue un motif fréquent de déprescription, notamment pour les hypnotiques exposant à des risques d’accoutumance et de dépendance.
Un dépassement de posologie peut également poser problème, comme chez un patient insuffisant rénal chronique traité par digoxine, avec un risque accru de toxicité.
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