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Le vote de la semaine
Comprenez-vous le mouvement des « gilets jaunes » ?
Je comprends ce mouvement de grogne qui n’est pas sans conséquence sur l’activité des officines, en particulier les pharmacies de centres commerciaux situés en périphérie. Lors de la manifestation du 17 novembre, l’une de mes salariés n’a pas pu venir travailler et, la veille, nous avions remis au livreur du répartiteur une carte où nous avions tracé un itinéraire pour éviter les blocus. Certaines livraisons du direct ont été décalées d’une journée. La hausse des taxes de l’essence ne fera en outre qu’accentuer nos problèmes de recrutement de préparateurs. En effet, les loyers en centre-ville étant trop chers, cette catégorie de personnel migre en périphérie, voire plus loin, et est donc obligée de se rendre au travail en voiture. En raison des difficultés de circulation et de stationnement, les préparateurs se détournent donc du centre. C’est exactement le contraire avec les adjoints qui, eux, ne veulent pas exercer à la campagne. D’où des charges de personnel qui s’envolent dans les pharmacies au cœur des villes.
Nous pharmaciens, notre force est de vivre les deux pieds sur le territoire. On voit tout le monde, toutes les classes sociales dans nos officines. On n’a donc pas attendu les « gilets jaunes » pour prendre conscience et comprendre les difficultés et le mal-être des populations à faible pouvoir d’achat. J’ai transféré ma pharmacie il y a plus d’un mois en périphérie de la ville à proximité de plusieurs ronds-points, mais je n’ai pas eu à souffrir des blocages. Il est toutefois certain que ce mouvement rend les gens du centre-ville moins mobiles. Sans pouvoir affirmer que cela est lié aux « gilets jaunes », un certain nombre de livraisons de commandes labos en direct mettent un peu plus de temps à arriver.
La politique menée dans notre pays n’est plus citoyenne. Elle conduit à une paupérisation volontaire qui touche aujourd’hui à sa fin avec le mouvement des « gilets jaunes ». La France est aujourd’hui divisée en castes et l’argent ne profite qu’à ceux situés dans les plus hautes strates : industriels, politiques… Depuis les conseillers régionaux jusqu’au niveau européen, les élus sont surindemnisés, touchent très tôt des retraites royales… Ils sont donc là plus pour faire carrière que pour servir le pays. Je comprends donc ce ras-le-bol général, même si les salariés de la pharmacie sont relativement préservés. Notre activité l’est également. Le médicament n’étant pas une denrée comme les autres, s’il y a une baisse de fréquentation un jour, elle est compensée par une hausse dès le lendemain.
Bernard Pénicaud, Niort (Deux-Sèvres)
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