Levothyrox : de l’importance du rôle des CRPV

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Levothyrox : de l’importance du rôle des CRPV

Publié le 24 avril 2019
Par Anne-Hélène Collin
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Pour accompagner la publication d’une nouvelle étude mettant à mal la nouvelle formule de Levothyrox, le quotidien national Le Monde avait rédigé le 5 avril un éditorial pointant la responsabilité des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et leur manque de moyens.

En réponse, des pharmacologues de différents CRPV ont publié ce 24 avril une tribune dans le même quotidien, pour défendre leur structure. Et leur rôle : « générer, au plus près du terrain, des signaux pertinents et participer, grâce à leur vision générale du médicament et à leurs compétences en pharmacoépidémiologie, à l’analyse de ces signaux qui sert ensuite de base aux prises de décision par les agences du médicament française ou européenne. »

« Dans le cas présent (la crise Levothyrox NdlR), la pharmacovigilance risque de nouveau d’être sur la sellette… », écrivaient les éditorialistes du Monde. « Dès le printemps, les CRPV avaient alerté sur un nombre anormalement élevé de déclarations d’effets indésirables pour un médicament aussi ancien et autant prescrit, répondent les pharmacologues dans leur tribune. Durant l’été 2017, ce sont bien les CRPV qui furent en première ligne pour recueillir les plaintes et les souffrances de patients, en grand désarroi… Cet accompagnement de proximité s’est également doublé d’une analyse des 31 310 déclarations, donnant une lecture factuelle de la crise… ».

Alors qu’une réorganisation de la vigilance sur les produits de santé est en cours, les pharmacologues tirent le signal d’alarme : « Les pouvoirs publics doivent mesurer le risque qu’il y aurait à déstructurer le réseau des CRPV, qui combine proximité, expertise nationale et ancrage hospitalo-universitaire. Il a démontré sa capacité à lancer des alertes et à éclairer des débats qui, touchant à la santé individuelle et collective, peuvent légitimement et rapidement devenir passionnels, là où il faut, au contraire, une démarche factuelle et raisonnées ainsi qu’un accompagnement des patients ! »

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31 CRPV sont actuellement répartis dans toute la France. Pour reprendre un tweet du Pr Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale et clinique au CHU de Bordeaux (Gironde), et signataire de la tribune : « Ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on supprime la fièvre ».