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Pénuries de médicaments : les pharmaciens suisses réclament une rémunération pour le surplus de travail
Les pénuries de médicaments touchent tous les pays et la Suisse n’échappe pas à ce phénomène. Dans un communiqué en date du 16 décembre 2019, PharmaSuisse, société suisse des pharmaciens, fait 3 grandes propositions aux autorités suisses afin de mieux lutter contre les pénuries. La première concerne la transparence de l’information et la responsabilisation des fabricants. Elle n’est pas sans rappeler certaines actions lancées en France. Ainsi, PharmaSuisse demande à « imposer aux sociétés pharmaceutiques de signaler plus rapidement et de manière plus détaillée l’indisponibilité d’un médicament afin de savoir s’il s’agit d’un problème de distribution, d’un arrêt de commercialisation ou d’une réelle indisponibilité ». La société faîtière préconise également de « responsabiliser les fabricants en les obligeant à constituer des stocks de sécurité pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ou qui n’ont pas d’alternative ».
La deuxième proposition porte sur les prix des médicaments. Pour PharmaSuisse, « une dynamique dangereuse s’installe sur le marché suisse des médicaments ». Et d’expliquer : « D’un côté, on assiste à la mise sur le marché de traitements novateurs à des prix très élevés (2 % des médicaments engendrent près de 50 % des coûts à charge de l’AOS [assurance maladie obligatoire]). De l’autre côté, les laboratoires renoncent à poursuivre la fabrication de certains médicaments originaux peu chers ou dont le brevet est arrivé à expiration, faute de rentabilité ». Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de la France. PharmaSuisse préconise par conséquent que la fixation du prix des médicaments tienne compte d’un seuil de rentabilité afin de ne remettre en cause la production en Suisse ou au sein de l’Union européenne pour des raisons de rentabilité.
Troisième proposition : la limitation de l’exportation de médicaments en pénurie. En effet, « la petitesse du marché suisse fait qu’il est souvent l’un des premiers à souffrir de retards dans la livraison », observe la société des pharmaciens, qui pose aussi la question stratégique de l’approvisionnement en cas de pandémie, le pays ne fabriquant plus ses propres antibiotiques et ses propres vaccins.
Enfin, PharmaSuisse réclame une rémunération du surcroît de travail généré par la pénurie de médicaments. Elle estime qu’en moyenne, chaque officine consacre une à deux heures de travail quotidiennement pour faire face aux conséquences des pénuries. Les pharmaciens québécois et anglais ont déjà une telle rémunération. Une proposition qui pourrait inspirer les pharmaciens français…
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