Plongée dans le grand bain

On doit être fier de notre profession et de la pharmacie en général », lance catégoriquement Julie Napieralski, étudiante en quatrième année de pharmacie à Marseille (Bouches-du-Rhône) et attachée de presse de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Les étudiants n’ont pas démérité. Pendant la crise, ils étaient sur tous les fronts : à l’hôpital pour les stagiaires de cinquième année et les internes, à l’officine pour compléter des équipes réduites, chez les grossistes-répartiteurs au moment des afflux de commandes, dans les différentes facultés pour produire des litres de solution hydroalcoolique ou, pour les étudiants de deuxième année, chez les soignants pour faire du baby-sitting. En Ile-de-France, ils ont participé avec l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) au projet d’application de télésuivi des patients Covid-19 (Covidom). Dans plusieurs grandes villes de France, ils ont renforcé les équipes du Samu. Le tout en suivant des cours à distance et, à présent, en préparant des examens dont les modalités sont cette année bouleversées. « La continuité pédagogique n’a pas été tout de suite facile, même si elle a été préparée quelques jours avant le confinement. On a peut-être eu moins de cours que les autres années mais, d’un autre côté, avec tous les étudiants mobilisés sur le terrain, on a eu une expérience incomparable. On sent que l’ambiance a changé à l’officine. Personnellement, je me suis encore plus centrée sur le patient. » De quoi faire éclore des vocations et attirer plus d’étudiants vers la filière officine ? « Je n’ai pas eu d’écho, il est trop tôt, on manque encore de recul. » Quant aux nouvelles missions accordées au pharmacien pendant l’état d’urgence, telles que les renouvellements exceptionnels ou le télésoin, pour lequel les étudiants ont été promoteurs, « il faut que ça continue ! On redore ainsi notre image de professionnel de santé. En tant que futurs pharmaciens, ce sont des missions dont on a envie de se saisir. »